Le sacre de l'été
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Plutôt soigné visuellement, le nouvel opus d’Ari Aster aurait gagné à moins s’étirer en longueur.
Ce réalisateur étant un habile recycleur de genre, il l’avait déjà prouvé avec son film précédent, a une étrange manie de s'étirer dans des démonstrations qui se voudraient à contrario, absolument anti-démonstratives.
Sa manière de remplacer la surenchère sanguinolente inhérente au genre horrifique, auquel il tente de manière permanente de donner des apparats métaphysiques, en parant sa mise en scène d’une stylisation graphique et d’une espèce de folie ambiante permanente qui prépare à l’inévitable évidence, et à quelques scènes gore de complaisance, mais atteignant malgré tout leur but consistant à créer une sorte de choc réactionnel, ne lui suffit pas à faire oublier le manque d’épaisseur de ses personnages, assez grotesques, vers lesquels on peine à avoir la moindre empathie.
Cet espèce de mixe entre The Wicker Man et 2000 Maniacs, en terre scandinave, car il est évident que l’étudiant américain halluciné qui veut parfaire sa thèse en anthropologie, pense tout de suite à aller fumer la moquette en terre viking, s’avère malgré tout plus fignoler et convaincant que le précédent opus du réalisateur.
C’est dans l’utilisation des lieux et l’étrange architecture des édifices que l’osmose visuelle parvient tout de même à se diluer, leur conférant une illusion d’Éden déviant et malsain.
Malgré une vraie application formelle le film se perd parfois dans ses longues descriptions qui voudraient lui donner des airs de trip éculé, et finissent par provoquer des effets pompeux, tant la dramaturgie situationnelle est finalement extrêmement calibrée. On aurait préféré moins de longueurs et d’évidences.
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le 9 oct. 2019
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