[Contient des spoilers]
Le film-expérience, à sensations fortes qui fonctionne purement comme une description anthropologique d'une secte païenne où les personnages, étudiants sur le sujet (wink wink), vont avoir l’occasion de vivre dans la chair l'objet de leur thèse.
Les 2h50 du Director's Cut passent vraiment crème, on est constamment mal à l'aise, la mise en scène est incroyable, le film très bien casté mais une fois passé le vernis, l'écriture est pas folle pour autant.
Les personnages sont vraiment unidimensionnels et l'idée de faire vivre en parallèle la relation amoureuse tumultueuse entre Dani et Chistian ne dépasse pas le cadre de départ: c'est un couple en crise depuis trop longtemps et qui ferait mieux de rompre asap mais où personne ne trouve vraiment le courage de le faire. Il n'y aucune véritable évolution, trouble en eux, même l'emprise progressive de la secte sur les personnages est d'une extrême pauvreté narrative.
Les personnages assistent au suicide programmé des aînés de la communauté (qu'on achève au marteau s'ils refusent vraiment de mourir après une chute de plusieurs dizaines de mètres), d'abord révoltés par ce qu'ils voient ils sont ensuite pacifiés promptement par la dirigeante qui leur parle de simples coutumes et tout rentre dans l'ordre jusqu'au prochain rite sacrifiel. On est limite dans les pires clichés du slasher de manière régulière.
Y'a une seule scène un peu intéressante où l'on s'apprête à balancer à la flotte une enfant lestée de pierres où Dani, encore sous le choc du rite précédent, prétend intervenir jusqu'à ce que tout ne soit révélé que comme la preuve de bravoure de la fillette, faisant alors passer l'héroïne pour paranoïaque. Ce qui aurait pu fonctionner dans un cadre d'escalade du malaise paranoïaque, avec potentielle tentative de manipulation de la secte mais tout cela se passe post-scène horrible du suicide des aînés, rendant la scène pointless ca on se doute bien que le massacre est réel et se poursuivra ensuite.
Tout cela contribue à rendre "Midsommar" quand même un peu oubliable une fois passé le choc de la première vision qui sera sans doute la seule par ailleurs, la faute à un manque de profondeur.