Bon, je n'étais déjà pas très fan de la version suédoise que je trouvais confuse et peu inventive. Malgré tout, j'espérais que, par ce "Millenium US", le grand David Fincher sache me donner des raisons de m'enthousiasmer pour ce phénomène qui jusqu'alors me passe par-dessus la tête. Eh bien que nenni... L'intrigue est toujours aussi confuse dans sa construction et Fincher n'a pas su trouver d'angle nouveau pour aborder ce qui reste pour moi qu'une banale intrigue policière. Je dirais même plus qu'à voir ce film, j'en regretterais presque la version originale. Ni plus claire, ni plus inventive, elle avait au moins le mérite d'être moins bruyante. C'est donc à moitié sourd et totalement las que j’ai quitté l'île au beau milieu du spectacle ou, pour dire autrement, je suis parti dès que j'ai compris que ce film n'était au final qu'une répétition inutile de ce que j'avais déjà vu auparavant. D'ailleurs, le fait que l'intrigue soit restée en Suède et non transposée en Amérique est en soi un symbole. Certes, le fait que Fincher ne soit pas tombé dans l'américanisation systématique à laquelle se livrent tous les remakes US est en soit une bonne chose, mais cela démontre aussi l'inutilité de cette démarche. Fincher n'apportant rien, ni par son écriture, ni par son style, alors à quoi bon ? Finalement, je ne peux pas m'empêcher que ce film n'est qu'un simple prétexte pour que la MGM et Fincher touchent leur part du grisby suédois, sans forcément nourrir quelque considération artistique pour le projet. D'ailleurs, cette nouvelle ligne ajoutée à la filmographie de ce grand réalisateur qu'est David Fincher n'est pas pour me rassurer pour son avenir parce que, autant j’avais trouvé "Benjamin Button" et "Social Network" incroyablement plats, autant je trouvais quand même que l’esthétisme et le savoir-faire de Fincher savait sauver les meubles. Avec ce "Millenium", à part un générique d’introduction stylé « James Bond » (...et encore, quand on a Daniel Craig au casting, ça peut franchement prêter à rire...), le reste est vraiment filmé sans génie ni idée. Du simple portage, rien de plus. Non mais quel blase que de constater que Fincher semble aujourd’hui se contenter de ce simple statut peu gratifiant, celui du faiseur de film bankable... Voilà qui est bien attristant...