Avec Spielberg, l'enfant chéri d'Hollywood, il ne faut pas que l'intrigue fasse des acrobaties : c'est une ligne droite, ça va de A à B, ça ne prend pas de détour, c'est plein de gentils héros et de méchants méchants, et tout le monde doit tout comprendre.
C'est un peu le seul reproche à faire au film : Minority Report le film reprend un univers qui devait être riche dans le livre, mais le scénar' made in Hollywood taille à la serpe dans l'intrigue, laisse de côté les personnages ambigus, et se concentre autour de deux-trois figures fortes. Tout cela donne au spectateur l'impression d'effleurer un univers profond, mais dont les portes restent fermées : est-ce qu'on en sait plus sur les deux jumeaux ? Et le personnage de Lara ? Et que s'est-il passé entre Iris Hindeman et Lamar Burgess ? Sans demander au film de nous livrer des réponses clé en main, on aimerait qu'il creuse davantage ses personnages, pour donner un peu plus d'épaisseur à l'univers.
Sans compter que l'intrigue autour de Sean, le fils de John Anderton, est vraiment un ajout plaqué sur le récit ...
C'est un film efficace, avec des effets spéciaux qui tiennent encore la route. Mais alors que Philip K. Dick fait de la SF, Spielberg produit simplement du family entertainment.