Mirage de la Vie ce sera l'histoire de quatre femmes vivant sous le même toit, mères et filles, où se mélangeront le grand mélodrame hollywoodien avec le drame le plus réel. Ce sera à la fois le chemin pathétique (pas dans un sens péjoratif) de cette femme qui court après le succès sans voir qu'elle délaisse sa fille et celui d'une mère et de sa fille dont la relation se brise uniquement par la pression d'une société raciste contre laquelle elles ne peuvent lutter.
Mirage de la Vie arrive tard dans cet âge d'or hollywoodien qui commence à vaciller et dont Sirk dynamite l'un de ses plus grands genres. Ainsi, la trajectoire de Turner présentant tous les archétypes du mélodrame paraît bien vaine face à celle de Juanita Moore qui n'est pas cachée par les paillettes. Mais le réalisateur ne condamnera jamais le personnage de Lana Turner. Ce n'est pas elle qui vit des choses plus insignifiantes, mais bien son amie qui subit les pires vilénies de la société. Jamais de conflits entre ces deux femmes, elles passent simplement des épreuves différentes.
Et là est tout le drame de Mirage de la Vie que de mettre sur un pied d'égalité les problèmes de chacune et de montrer que pour la société américaine, le racisme n'est rien d'autre qu'un problème auquel certains sont confrontés.
Torrent d'émotions à travers ses quatre protagonistes, la musique joue d'ailleurs un grand rôle dans ce film et parachève sa beauté. D'une grande subtilité sur la question du racisme et véritable éloge de ces quatre femmes face à la médiocrité de tous les hommes qu'elles côtoient et qui ne pourront (voudront?) jamais les aider.