Encore une belle réussite de la part de Costa-Gavras, qui lui valut d'ailleurs la palme d'or à Cannes en 1982.
Le concept est à la fois simple et terriblement efficace : Un jeune journaliste Américain disparait lors du coup d'état de Pinochet au Chili. Son père vient sur place afin de le retrouver.
L'occasion pour le metteur en scène de Z et de Section Spéciales de dénoncer à nouveau la dictature et l'implication des USA dans leur soutien à certains de ces régimes. Expérimenté avec ce type de sujet, il n'a aucune difficulté a retranscrire avec réalisme l'ambiance post putsch du pays, mélange de routine, d'arbitraire et d'anarchie. Comme à son habitude, il ne tombe jamais dans le démonstratif et se contente de montrer les choses par petites touches subtiles et naturelles. Le résultat est atteint et on ressent la détresse des personnages dans cet environnement chaotique et profondément injuste.
Outre le coté politique de l'œuvre, Missing parle également de relations père/fils. A travers l'investigation que conduit Jack Lemmon, il redécouvre ce fils qu'il avait perdu de vue et apprend à nouveau à l'aimer. Une dimension humaine palpable et touchante grâce à une prestation naturaliste de Lemmon et de Sissy Spacek.
Les deux facettes de l'intrigue se nourrissent constamment l'une de l'autre, faisant à la fois réfléchir et émouvoir le spectateur. Réflexion et émotion, voila une bonne façon de résumer l'impact de Missing et de la filmographie de son auteur dans son ensemble !