Mister Babadook par Kroakkroqgar
En quelques instants, ‘The Babadook’ parvient à installer cette atmosphère angoissante et paranoïaque chère au genre des films d’horreur. L’environnement glauque, l’enfant légèrement perturbé et perturbant, une bande-originale retorse : tous les ingrédients sont là, et une tension infernale monte jusqu’aux premières apparitions du Babadook.
Malheureusement, à ce stade du récit, le mystère qui entoure le personnage fantastique s’effondre, et on ne craint plus vraiment ce qui apparaît dès lors comme une hallucination d’une mère à bout. Le film ne parvient alors plus à provoquer la moindre frayeur, et ne reste plus qu’un travail d’ambiance plutôt correct et la performance réussie d’Essie Davis. Pour autant, on ne pourra s’empêcher de regretter la tournure choisie par le scénario : les allusions pédophiles du livre du Babadook ne sont jamais évoqués, la descente aux enfers de la mère est bien trop brutale pour convaincre et le final au penchant fantastique laisse un avis très mitigé.
Heureusement, ‘The Babadook’ s’écarte de la grotesque surenchère gore du cinéma d’horreur contemporain, et on appréciera les effets surréalistes accompagnant le personnage du Babadook. En particulier, le livre du Babadook à l’esthétique simpliste est tout à fait terrifiant (même si la deuxième partie révélée plus tard est de trop).
Un film d’horreur qui aurait dû s’écarter des schémas classiques du genre.