Je ne vais pas dire grand-chose mais je ne boude pas mon plaisir.
C'est du théâtre filmé, aucune scène d'extérieur en dehors des transitions entre lieux.
Les actrices sont très bonnes, surtout Rebecca Marder que je ne connaissais et qui bouffe la lumière : je vais aller voir De grandes espérances juste pour la retrouver.
(Et figurez-vous que oui, elle y est décidément très belle, représentant même le seul intérêt de ce film rapidement ennuyeux.)
Le rôle principal, Madeleine Verdier, est très bien interprété mais figurez-vous que j'ai passé mon temps à me dire "quel dommage que ce soit elle, la blonde (Nadia Tereszkiewicz), même si elle me fait penser à Marion Cotillard en blonde, j'aurais trouvé ça tellement mieux si Rebecca ci-dessus mentionnée tenait cet emploi."
Bon, pour poursuivre sur le casting, parce que c'est l'immense plaisir qu'on retire du film d'Ozon que de voir Fabrice Luchini en juge d'instruction, Régis Laspalès en flic, Daniel Prévost en président de tribunal, Dany Boon en industriel marseillais (quelle merveilleuse idée !), Dussolier en directeur d'entreprise, et, last but not least, Isabelle Huppert dans un rôle de vieille gloire tournée vieille demoiselle qui fait chanter les héroïnes.
Superbe, superbe cadeau pour le spectateur que tous ces comédiens connus qui jouent comme des débutants, sans cabotinage.
Enfin juste une chose : la relation entre Madeleine et Pauline, colocataires sans le sou qui dorment dans le même lit, criminelle putative et avocate dénonçant les privilèges des hommes, compagnes de bain, cette relation est plus que teintée d'homosexualité latente.
Et fait même penser à une homosexualité tout ce qu'il y a de plus explicite.
Une bricole, au sujet du titre : plusieurs personnages s'autoaccusent successivement du meurtre de Montferrand, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est loin d'être clair.
Un film frais et divertissement comme seul Ozon, dans sa veine drolatique (Huit Femmes), sait nous en proposer.
Merci 🙏🏻