One Mississippi, Two Mississippi...

Après l'étonnant Take Shelter, Jeff Nichols rempile pour Mud, qui est presque aussi fascinant que son prédécesseur.
Deux enfants trouvent caché sur une île un espèce de vagabond (McConaughey), qui attend désespérément sa copine, mais ne peut hélas pas bouger de là. Le film a ça de bien qu'il ne se focalise pas qu'exclusivement sur la relation entre les gosses et Mud, le clochard. Nichols arrive à créer une ambiance quasi mystique autour de cette île du Mississippi. Comme dans Take Shelter, l'ambiance est vraiment à tomber : plans larges sur les étendues d'eau du fleuve, ode à la nature sauvage dans l'ambiance générale du film (accompagnement musical, le soleil dans les arbres, tout ça tout ça)... On suit avec curiosité les découvertes d'Ellis et Neckbone dans cette découverte de la vie sauvage, difficilement comparable à celle qu'ils mènent à la ville, où les problèmes sont légion (divorce, cœur brisé, etc.). Le film a un côté mélancolique assez poignant.
Mais hélas ça s'arrête là. Mud se perd trop en longueurs, tant par sa durée que par les péripéties qui l'occupent. Le film est une sorte de conte aux péripéties répétitives comme faire passer des mots, aller chercher du matériel, mais cela ne parvient pas à suffisamment renouveler l'intrigue du film. J'ai d'ailleurs trouvé les apparitions successives des membres de la famille texane plutôt mal placées et franchement inutiles. Cela ajoute un côté rationnel et humain à une intrigue qui était pour le moment uniquement faite de sentiments imprévisibles. 2h10 est un temps trop long pour un tel film, surtout comblé d'une telle manière.

Au final assez déçu, ça commençait pourtant très bien avec cette première découverte de l'île mais le scénario se perd un peu trop pour rester dans la même veine contemplative réussie.