Si « Né quelque part » n'évite pas certaines facilités, celui-ci a aussi pas mal de mérites. Il y a bien quelques passages obligés et caricaturaux, mais avouons qu'ils sont plutôt drôles et même assez bien écrits, à l'image du film. De plus, ce « retour aux origines » a le mérite d'éviter pas mal de banalités sur le sujet, et surtout de nous offrir des situations un minimum convaincantes, si bien que l'on y croit presque tout le temps. Après, ne vous attendez pas non plus à un discours révolutionnaire, mais il y a un minimum de nuances et même une vraie intelligence que j'ai apprécié, surtout que l'œuvre a le grand mérite de ne pas être inutilement longue.
Et puis il y a cette dernière partie, franchement inattendu et en disant long sur la condition d'immigrés clandestins en France (et probablement ailleurs), sans pour autant tomber dans la démagogie facile ou le communautarisme. Côté interprétation, si Jamel Debbouze (également producteur) s'offre un second rôle très efficace mais un peu prévisible, Tewfik Jallab est en revanche une vraie révélation, toujours juste et souvent émouvant, donnant une épaisseur étonnante à un personnage a priori assez conventionnel. Pas de quoi sortir de la salle enthousiaste et ému aux larmes, mais moi, une comédie dramatique proposant des réflexions pertinentes et se regardant avec plaisir, je ne dis surtout pas non : salutaire.