Nosferatu
6.4
Nosferatu

Film de Robert Eggers (2024)

L'ombre d'un projet perdu dans les abîmes du néant

L'affiche du film se suffit à elle-même. Dès lors que les images se mettent en mouvement, que le film semble vouloir exister, j'ai ressentie une succession de plans sans consistances.


Tout est expliqué, le mysticisme est forcé : je pense aux scènes avec les tziganes. C'est extrêmement mal amenée, mal interprété. La scène tombe la, et semble forcé. Ce film semble forcé.


Le film nous explique au travers de dialogues insipides que Ellen Hutter est habitée et maudite.

Le film nous montre que Ellen Hutter est habitée et maudite (scène de possession semblable à l'Exorciste, on sent l'inspiration très forte, on aime ou pas. Je n'adhère pas car c'est mal monté dans la globalité du film, et la sensation de ridicule prend le dessus sur tout donc les scènes sont plombées).

Le film nous explique de nouveau que Ellen Hutter est habitée et maudite lors d'une nouvelle crise et qu'elle doit coucher avec Orlok.


La film parvient même à nous montrer une page du livre originel reproduisait la scène qui prouve que Ellen Hutter doit coucher avec le Comte Orlok pour en venir à bout. Ensuite... suspense.... cette scène est reproduite.

Pourquoi ce procédé ? Pourquoi ne pas rester dans la suggestion, la finesse, le non dit, comme dans le premier plan (l'affiche du film) dans la chambre avec l'ombre qui est vachement bien. Pourquoi forcer et appuyer auprès du spectateur ?

On retrouve ce schéma à de nombreuses reprises. Le film fait penser à un couloir, cloisonné. On est sur une adaptation, est-ce qu'une adaptation doit être aussi cloisonnée ? Sans issue, d'où le côté poseur, car on nous montrer des images pour faire des images.


Le film frôle le ridicule. Lorsque le comte Orlok/Nosferatu surprend un homme dans le noir (je ne suis plus sûr si c'est Herr Knock ou Thomas Hutter) furtivement dans un premier temps, puis jumpscare excessicement prévisible (on l'a vu quelques secondes avant) dans un second temps. Effet de surprise totalement anéanti. Démarche volontaire ou non ? Je n'en sais rien, le résultat est risible.


L'interprétation des personnages est étrange, la direction d'acteurs catastrophique (j'ai repensé à Nicole Kidman dans Northman, quelle purge ce personnage...).

Lily-Rose Depp surjoue, ce qui donne un côté nanardesque à ce film très sérieux. Trop sérieux.

Willem Dafoe, immense acteur, semble s'être déguisé quelques minutes avant chaque scène et joue avec un registre très linéaire, ce qui rend son personnage sans intérêt. C'est plat.

Le personnage de Nicholas Hoult, un benêt, finit par être grotesque dans son attitude.

Le comte Orlok reste l'unique personnage plus ou moins intéressant.


Beaucoup de dialogues paraissent en trop, pour meubler l'image. Eggers ne sait pas gérer ses dialogues, c'est un fait. Dans the Northman c'était une purge également.

Pourquoi avoir fait ce film ?

Uniquement pour quelques "jolies plans" ; pour cette succession d'image ?

C'est un mystère.

Ssird
3
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le 2 févr. 2025

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Ssird

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