Inspiré d'une bande dessinée et réalisé par son auteur même, "Oblivion" bénéficie sans doute de cette cohérence et du soin apporté aux ellipses nécessaires à l'art séquentiel.
Une cohérence qui se retrouve dans l'univers du film et dans une trame qui, tout en étant ultra-référencée (de "2001" à "Matrix" en passant par "StarWars"), conserve une vraie unité.
Scénaristiquement, ce qui aurait pu n'être qu'un bon blockbuster - ce qu'il est en partie - s'avère d'une plus grande profondeur, avec des questionnements qui ne manquent pas de pertinence sur les notions d'identité, d'alterité et de manipulations (sans trop délirer non plus sur l'aspect philosophique et métaphysique d'une oeuvre avant tout de divertissement spectaculaire). Surtout, l'intrigue (qu'on se gardera de "spoiler", le plaisir pris au visionnage étant intimement lié à la lente découverte des faux semblants de l'histoire) réussit à captiver, en plus de l'immersion dans cet univers post-apocalyptique désertique et enfoui pendant les trois-quarts du film, avant un final plus délicat à négocier mais qui reste bien mené jusqu'à son épilogue.
Réussite visuelle et narrative, le film aurait pu être plombé par un casting un brin moins époustouflant. Mais, de par sa structure "dépersonnalisée", "Oblivion" parvient à assimiler plutôt bien un Tom Cruise (égal à lui-même) dont la plastique et le jeu figé s'inscrivent, finalement, assez bien dans le projet. Il en est de même de l'incontournable histoire d'amour, d'un romantisme parfaitement niais, mais aussi ressort central de la progression du récit.
Sans trop d'esbrouffe - et après pas mal de films ayant largement participé à ruiner le crédit de la science fiction à l'écran (ne citons qu'"Independance Day" comme quintescence de la crétinerie), "Oblivion", sans être inoubliable, demeure une agréable expérience. Une oeuvre soignée, pas inoubliable, certes mais qui redonne ses lettres de noblesse au genre. Et qui a le potentiel pour devenir un futur classique.
danielmuraz
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le 14 avr. 2013

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danielmuraz

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