Suite de mon tour d'horizon des James Bond avec cette deuxième et déjà dernière aventure de Timothy Dalton. Certes, celui-ci n'avait ni le charisme, ni la présence d'un Sean Connery, mais faisait le boulot avec sérieux et même une certaine sensibilité : un 007 peut-être plus humain. Point de vue cinéma, on ne retrouve pas forcément ce qui a longtemps fait l'ADN de la saga : gadgets, humour, scénario fantaisiste et méchant mégalomane voulant conquérir le monde...
Ici, nous sommes dans quelque chose de beaucoup plus classique, presque trop, qui nous ferait même, parfois, oublier où nous sommes. Mais pour le coup, ce n'est pas vraiment un problème, voire un atout. On revient en quelque sorte aux fondamentaux du film d'action : presque avant tout une histoire de vengeance, du trafic de drogue, un « bad guy » ne se donnant pas de grands airs (ce qui le rend d'autant plus efficace, Robert Davi le jouant fort correctement)... C'est carré, solide, le scénario tenant la route, mettant le paquet sur les (nombreuses) scènes spectaculaires, plutôt bien filmées par l'habitué John Glen, à l'image d'un final proche du « WTF » et qui, pour le coup, renoue assez clairement avec les origines de la saga.
Même la relation qu'il entretient avec les deux femmes de l'épisode, pas toujours très subtile (le pouvoir de séduction de cet homme est décidément très impressionnant), fait preuve d'un minimum de tact, au moins pour mettre ces deux partenaires un minimum en valeur (et je ne parle pas, bien sûr, uniquement de leurs attributs physiques ! À ce titre, Carey Lowell se montre fort à son avantage). Sinon, on peut apercevoir un certain Benicio Del Toro tout jeunot qu'on aura l'occasion de revoir avec plaisir les deux décennies suivantes. Sans doute pas le plus « personnel » des Bond, mais sûrement l'un des plus efficaces.