Joann Sfar a beau être partout (mais genre vraiment, vraiment partout), je ne connais pas si bien son œuvre. « Petit Vampire » était donc l'occasion de mieux faire connaissance, au-delà de l'éternel « Chat du rabbin ». Verdict : bilan relativement positif, sans parvenir à susciter l'enthousiasme. Sans être forcément fan de l'animation, au moins a t-elle le mérite d'être personnel et aisément reconnaissable, offrant même de jolis moments de poésie. Après une introduction plutôt sympa, permettant d'entrer rapidement dans l'univers de l'auteur, le scénario devient un peu plus laborieux, à peu près cohérent dans sa logique fantastique, mais sans réelle surprise, que ce soit dans l'amitié entre les deux garçons, ce méchant peinant grandement à trouver sa place (à l'image d'une quasi-conclusion ridicule) ou des dialogues manquant d'envergure, Sfarr se préoccupant sans doute trop du jeune public.
Alors, oui, un petit garçon enfermé depuis des siècles dans la même maison qui s'éprend de liberté, c'est toujours sympa, mais rien non plus de très original dans le propos. Reste ce monde « monstrueux », où l'amour du dessinateur pour les productions classiques Universal ou de la Hammer transparaissent constamment, allant jusqu'à diffuser quelques titres de la compagnie anglaise dans le premier tiers (cela aurait été encore plus sympa en version animée mais bon, on s'en contentera!), l'occasion de proposer une galerie de seconds rôles pas forcément marquants (la figure de proue exceptée), mais donnant au moins le sourire le temps du long-métrage. Joann Sfar a du talent, l'animation française aussi. Ne manquait que l'audace et une dramaturgie plus forte pour que « Petit Vampire » apparaisse comme une vraie réussite.