Message féministe et casting talentueux exclusivement féminin, film en costume parfaitement exécuté, mise en scène à la luminosité naturelle, histoire d'amour touchante : 'Portrait de la jeune fille en feu' atteint tous les objectifs que la réalisatrice Céline Sciamma s'était probablement fixé. Néanmoins, il manque au récit un souffle, un rythme pour rendre cette romance interdite et déchirante véritablement vivante.
D'une part, l'étrange cadence du récit, entre séquences de vie quotidienne ennuyantes et ellipses de durées variables, échoue complètement à faire éclore de manière organique la relation entre Marianne et Héloïse. Après une semaine de vie commune résumée en quelques pauvres œillades, la passion qui anime les deux femmes dans la deuxième partie du récit semble plutôt précipitée. Heureusement, c'est cette même deuxième partie qui revitalise le récit, se libérant en douceur de la raideur de la mise en scène et des dialogues peu inspirés. Les performances de Noémie Merlant et Adèle Haenel souffrent également de cette première partie, avant de devenir véritablement émouvantes dans leur intimité.
On peut aussi questionner le passage sur l'avortement, certes un moment qui noue la solidarité entre les 3 jeunes femmes, mais traité de telle manière que le message politique prend le pas sur le récit.