« 1770. Marianne (Noémie Merlant) est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse (Adèle Haenel), une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde. »
Nous entrons dans un monde que nous savons éphémère et onirique par l’arrivée en bateau de Marianne et celle qui restera caché pendant tout le début du film, la mystérieuse Héloïse.
Portrait de la jeune fille en feu est subjuguant par ses images. La peinture n’est pas un prétexte pour une histoire d’amour servant simplement d’excuse pour la rencontre mais bien un élément central de la relation par ailleurs soutenu par la musique inscrit dans le film.
Le film reprend les codes du film d’amour classique mais avec sa personnalité propre. Ainsi lorsque le personnage principal Marianne joue du piano, elle ne connaît que quelques notes de l’Été de Vivaldi mais suffisamment pour marquer à jamais Héloïse.
C’est aussi une découverte d’un monde trop souvent caché au cinéma : le monde des femmes au XVIIIème siècle. Une véritable observation anthropologique d’un milieu méconnu et pourtant si intéressant mélangeant réflexion littéraire, jeu ou encore chants et remèdes païens. En parlant de chant, je n’ai pas souvenir qu’il y ait de musiques d’ambiance dans ce film ; mais quand musique il y a, il se dégage une très forte intensité liée à un beau mixage son qui nous enveloppe complètement et nous impliquant émotionnellement.
De plus en plus, on voit arrivé dans les salles des films réalisés par des réalisatrices (ou du moins sont-elles mises plus en avant, je ne sais pas) et cette tendance est je trouve très enrichissante car on trouve une plus grande variété de personnages féminins mais aussi plus de personnages féminins tout court. Portrait de la jeune fille en feu en est l’exemple parfait et qui plus est une véritable réussite. Même si certaine réalisatrice reste avec une base de personnage masculin (Claire Denis dans High Life par exemple)
Il paraît que ce film a eu le prix du scénario à Cannes ce que je ne comprends pas vraiment. Le scénario du film n’est pas si original que ça et ne revisite pas complètement les codes du film d’amour. Il n’en reste que la situation initiale est quant à elle plutôt original car cela n’a encore jamais été vu au cinéma me semble-t-il.
Portrait de la jeune fille en feu est un très beau film d’amour qui nous embarque à la découverte d’un autre monde empreint de magie et intense émotionnellement sur quelques passages musicaux.