Critique sur "Le portrait de la jeune fille en feu"

*contient des spoilers*

Résumé :

Ce film raconte l'histoire d'une peintre, Marianne, qui a pour mission de peindre la fille de la femme qui l'a engagée. Cette fille, Héloïse, vient de perdre sa sœur et va bientôt devoir épouser un homme qu'elle n'aime et ne connaît pas. Marianne a pour rôle de la peindre afin que la toile soit envoyée à son futur époux. Mais Héloïse a auparavant refusé de poser, Marianne va donc devoir le faire en secret en se faisant passer pour une dame de compagnie. Héloïse le découvre et, contre toute attente, va accepter de poser. A partir de ce moment une relation spéciale s'installe entre les deux femmes, elles tombent même amoureuses. Mais leur amour est interdit et ne pourra donc pas empêcher le mariage d'Héloïse. Après leur séparation Marianne a revu deux fois son amante : la première sur un tableau lors d'une exposition, puis à l'opéra, la scène finale, lieu que Marianne avait recommandé à Héloïse puisqu'elle adore la musique.

Avis :

Mon avis est partagé car je ne m'attendais pas à ce genre de film en lisant le résumé. L'intrigue est simple à assimiler mais la structure est assez insolite : il y a très peu de dialogue. Quasiment toute l'histoire se passe dans les regards échangés entre Héloïse et Marianne, ce qui est pour moi aussi beau que dommage. Beau, parce que le jeu d'acteur est magnifique et que leurs regards véhiculent ce que les mots ne peuvent dire, mais dommage, parce que les regards ne suffisent pas toujours et que certaines scènes auraient été plus marquantes si on entendait autre chose que du silence. Ce n'est clairement pas un film de longs discours, il y a peu de musique, ce qui est assez surprenant au départ. On sent que quelque chose cloche, que ce n'est pas comme dans les autres films. On se rend compte que cela s'explique par l'absence de musiques émouvantes et solennelles. Dans les scènes sans répliques on n'entend que le silence, le bruit du vent ou le crépitement du feu. Tout le film est comme cela, presque fait de chuchotements lorsqu'on le compare à la dernière scène : une musique forte et puissante emplit la pièce et attaque le cœur. Quand à l'histoire elle est aussi belle que triste : un amour interdit qui est voué à l'échec depuis le début mais qui est tellement fort et passionné qu'il restera inoubliable pour les deux femmes. La scène que j'ai particulièrement aimé est celle où Marianne regarde une peinture du buste d'Héloïse avec un chandelier et y met feu, sans faire exprès. Quand on prête attention on se rend compte que la bougie a enflammé le tableau à l'endroit où se trouve le cœur d'Héloïse sur la toile. Cette scène est mémorable car elle est libre d'interprétation : peut-être était-ce un message d'avertissement destiné à montrer que leur histoire ne pouvait bien finir. Pour terminer, je dirai que j'ai globalement apprécié le film car malgré quelques scènes où on somnole à cause du silence, c'est justement ce dernier qui en fait un film original qui mérite d'être vu.