Prisoners par Kroakkroqgar
SPOIL
Visionner ‘Prisoners’ est une épreuve. D’une part, l’ambiance est oppressante du début à la fin, et c’est à peine si la tension se relâche après le générique. D’autre part, et c’est beaucoup plus malheureux, l’intrigue part dans tous les sens, pour aboutir à une révélation qui est loin de justifier 2h30 d’enquête.
A la fin du film, les mystères sont levés en quelques brèves explications. Et pourtant, on se rend compte que les intentions du kidnappeur sont floues : le défunt mari violait probablement ses victimes, ce qui n'est pas le cas du nouveau kidnappeur. Comment interpréter la poursuite de son oeuvre ? De plus, le comportement des personnages secondaires devient carrément incompréhensible (pourquoi Alex Jones relance le père sur le parking si il n'avoue plus rien sous la torture ?). En fait, les actions de Alex Jones et Bob Taylor semblent n’avoir eu pour seul but que d’amener des éléments scénaristiques intrigants qui ne mènent à rien. Dans le même esprit, le mystère crée autour de l'énigme des labyrinthes est simplement honteux. Au niveau de l’intrigue, la déception est grande, que n’effacera pas un casting pourtant intéressant.
On se replie alors sur le personnage de Keller, qui élève un peu le débat, sans pour autant atteindre pleinement son objectif. Beaucoup de films ont déjà traité du cas du père vengeur. Et là encore, on atteint bien vite les limites du raisonnement puisqu’on a du mal à blâmer le père furieux, alors que son interlocuteur ne nie à aucun moment. Finalement, la seule véritable réussite du film, c’est son titre particulièrement adéquat.
Seul véritable qualité de 'Prisoners', sa réalisation. Même sans effets visuels, chaque coin de rue est inquiétant, et l’univers est malsain à souhait. En prime, le film profite d’une bande-originale efficace, qui parvient à ne laisser aucun répit au spectateur.
Un polar angoissant au scénario embrouillé.