J'attendais "Prisoners" avec impatience car ce genre de thrillers à gros budget, à la fois "ludiques" et bien ancrés dans le réel, ne sont désormais plus légion sur grand écran, depuis que les séries TV se sont adjugées le créneau.
Entre polar mystérieux et drame effroyable, Denis Villeneuve signe un film très sombre, glauque et violent, plaçant ses protagonistes dans des situations extrêmes, et les contraignant à des choix cornéliens.
S'appuyant sur un scénario machiavélique, le réalisateur québécois peut compter sur un casting solide, à l'image de ses deux têtes d'affiche : Hugh Jackman incarne avec conviction un père dévasté basculant dans la violence, face à un Jake Gyllenhaal impressionnant en enquêteur acharné et solitaire.
Quant à Paul Dano, il confirme sa capacité à endosser des rôles difficiles, ici celui d'un simple d'esprit au comportement ambigu et à l'allure de sociopathe ; on s'interroge sur sa culpabilité tout au long du film.
D'autre part, le film est une réussite sur le plan formel, à l'image de la photo joliment lugubre de Roger Deakins, et de la musique délicatement oppressante de Johan Johansson
Au final, difficile de ne pas être happé par cette histoire aussi poignante qu'intrigante, mise en scène habilement par Denis Villeneuve, d'autant que la résolution du mystère tient ses promesses et que l'ultime scène est une véritable claque. Très bon film.