Pulsions par Nicolas Montagne
Pulsions...un exemple de traduction de titre qui manque de respect au film. En anglais, le titre (original donc) est Dressed to kill, "habillé pour tuer". Or, lorsqu'on a vu le film, on comprend parfaitement que ce titre soit parfaitement adapté. Dommage en tout cas que le titre français rebute un peu par son aspect "série B" car De Palma a, avec ce film, signé l'un des plus grands plaidoyer pour la libération des moeurs.
En effet, loin d'accabler les transexuels avec des accusations stupides, il s'efforce de comprendre l'enfer que peut vivre une personne qui n'est pas née avec le bon sexe. Tous les personnages sont assez libéraux, entre la femme qui trompe son mari (même si le manque de communication dans son couple l'excuse tout à fait), la fille de joie toujours prête pour une partie de jambe en l'air ou le psy prêt à sauter sur une de ses patientes un peu trop excitante et provocante. Tout n'est que lubricité et plaisir dans ce film. Pulsions est alors un bon titre, même s'il n'est pas très accrocheur.
Mais Pulsions est surtout une oeuvre d'art: la séquence du musée est une des scènes les plus incroyables de toute l'histoire du cinéma, regorgeant d'ingéniosités narratives. La scène de l'ascenceur reste une des plus terrifiantes du polar, et la comparaison avec la scène de la douche dans Psychose ne se fait pas pour rien: le film est une relecture/hommage au film d'Hitchcock,De Palma étant l'un des plus grands admirateurs du cinéaste anglais.
Comme tout bon De Palma, Pulsions joue aussi sur l'illusion et la réalité, entre le rêve, le fantasme et le réel, ce qui est toujours un mécanisme narratif déconcertant pour le spectateur immergé dans un film d'une grandeur incroyable.