‘[REC]’ rassemble tous les ingrédients d’un bon film d’horreur classique (un environnement claustrophobe idéal, des zombies vifs et agressifs et un soupçon d’intrigue), mais sa particularité est d’avoir joué la carte du found footage sur toute sa durée. Le procédé apporte une plus-value évidente à l’ensemble, mais marque également les limites de l’œuvre.
En se privant d’ellipses narratives, et se bornant au cadre de la caméra d’un reporter, le scénario a en effet quelques difficultés à convaincre complètement. Non seulement quelques ficelles sont très grossières (le temps de gestation « aléatoire » du virus pour justifier et ménager les effets de surprise liés aux infections), mais le calme du caméraman en situation de crise est aussi un peu étonnant. Pire, l’origine du fléau explicité en fin de récit est carrément branlante, et déçoit vraiment.
Pour autant, d’excellentes idées cinématographiques viennent ponctuer ‘[REC]’. Que ce soit le les séquences où la journaliste présente l’action en arrière-plan, le passage d’espionnage par la fenêtre ou la poussée d’adrénaline dans les escaliers infestés de zombies, le film exploite avec brio les opportunités offertes par le found footage. En outre, quelques passages ingénieux font immanquablement sursauter, comme la découverte du dernier monstre au grenier. Par ailleurs, compte tenu du maigre budget alloué à la production, il convient de saluer une réalisation est de très bonne qualité.
On retiendra encore la jolie Manueala Velasco, à laquelle on s’attache très vite, même si l’actrice en fait un peu trop dans les moments de panique.
Réussi, dans les limites du found footage.