C'est avec une non-rigueur chronologique totale que je découvre le cinéma d'Akira Kurosawa, « Rêves » étant en effet l'antépénultième film du maître japonais. Et lorsque l'on sait que celui-ci est généralement considéré comme une œuvre mineure de son auteur, une seule chose me vient à l'esprit : vivement que je découvre le reste ! En plus d'être d'une richesse visuelle absolument sans limites, le cinéaste apporte à chacun de ses récits un souffle, une force, une maestria les rendant (presque) tous aussi aboutis sur le fond que sur la forme.
Il est devenu très rare d'assister à une sorte de « spectacle total » aujourd'hui : « Rêves » en est manifestement un, faisant autant appel à nos sens qu'à notre imagination et notre sensibilité, le tout sans jamais nous ennuyer une seule seconde. Alors c'est vrai : le discours est plus subtil à certains moments qu'à d'autres, mais difficile d'en tenir rigueur à son auteur tant les histoires racontées sont souvent très différentes, à l'image de celle concluant idéalement le film par son aspect profondément apaisant et serein. Bref, une réussite superbe à tout point de vue, dans laquelle seuls les obsédés de « réalisme social » ne devraient pas se retrouver. Indispensable.