Vu hier soir, le très élégamment nommé
"Rien à foutre", film franco-belge signé Emmanuel Marre et Julie Lecoustre, avec Adèle Exarchopoulos dans le rôle principal (l'actrice est d'ailleurs en lice pour le César de la meilleure actrice avec ce film).
Même si l'ensemble n'est pas si désagréable et présente des singularités intéressantes (notamment en termes de cadrage, l'angle choisi est souvent surprenant et donne un effet de réel "documentaire" assez saisissant ; l'émetteur est souvent hors-champ, on n'entend que sa voix et la caméra se porte sur les réactions des destinataires (j'ai aimé ça)), la moue immuablement boudeuse et vulgaire de l'actrice qui ne sait jouer qu'elle-même (et qui n'est absolument pas crédible ici en hôtesse de l'air) m'a profondément agacée.
Bien sûr, le cinéma permet ici de dénoncer, une fois encore, la machine capitaliste à broyer l'humain, la chair à canon pressurisée jusqu'au trognon pour remplir des objectifs pour un salaire de misère (ça m'a rappelé les films de Stéphane Brizé).
Mais à la différence d'un film comme "À plein temps" avec une Laure Calamy attachante et sensible, ici à aucun moment le personnage principal ne nous semble sympathique.
On finit par se tamponner de sa vie de merde, l'empathie n'a pas lieu.
C'est le ratage principal de ce film, en plus des longs, loooongs plans séquence inutiles ou dialogues insipides (et inaudibles, souvent).
Bref, pas terrible.