There is a River Called the River of No Return.

C'est toujours avec un grand plaisir que je revois "River of no return". C'est peut-être l'unique western d'Otto Preminger (puisque tout le monde le dit), c'est très certainement le western (ou le film) qui, de mon point de vue met le mieux en scène et en valeur Marylin Monroe. On se rend compte dans ce film qu'elle a une vraie présence d'actrice et que sa légende n'est pas usurpée, bien au delà de son statut classique de sex symbol ou d'icone du cinéma. Elle y joue un personnage aux multiples facettes toutes plus crédibles et convaincantes les unes que les autres.
Elle est tour à tour amoureuse (un peu masochiste, il faut bien l'avouer) d'un gambler qui profite d'elle, maternelle avec le petit Mark avec cette superbe scène en plein air où elle lui susurre "Down in the meadow" avec sa guitare, attendrie et sans défense dans cette autre superbe scène où Mitchum lui masse ses jambes frigorifiées et enfin intrépide sur le radeau qui file sur la rivière en furie.
On découvre par ailleurs qu'elle a une délicieuse et envoutante voix et nous régale avec "One silver dollar", "I'm gonna file my claim" et surtout avec le mélancolique "River of no return" qu'elle reprend de la chanson du générique chantée par un chœur d'hommes. Là encore, quelle présence dans ses numéros de chanteuse de saloon !


Le scénario du film de Franck Fenton évoque le périple de trois personnes (qui ne se connaissent pas ou peu ou à travers des ragots) la chanteuse Kay (Marylin Monroe), un fermier sorti de prison et son jeune fils qu'il vient de retrouver où ils bravent divers dangers comme des indiens hostiles, des bandits et la rivière en furie sur laquelle ils naviguent. Il y a un vrai lyrisme dans cette relation à trois, presqu'un huis-clos où les trois personnages vont s'endurcir, s'assouplir et surtout apprendre à se connaître à travers les épreuves. Bien sûr, le scénario est quand même très prévisible mais c'est égal, c'est beau de voir ces personnages s'affronter, s'affiner et finalement s'estimer, avec beaucoup de pudeur, à travers les épreuves.


La mise en scène est magnifique dans les grandioses paysages des Rockies à l'Ouest de l'Alberta au Canada. Plusieurs séquences s'accompagnent d'un vrai suspense.


Je n'ai pas encore parlé des deux autres personnages du trio.
Le fermier qui sort de prison qui récupère son fils (dont la mère est morte) c'est Robert Mitchum qui l'endosse. Le personnage a un passé trouble (un assassinat dans le dos qui est la pire des infamies dans un western !) mais aussi une foi inébranlable dans un avenir à travers une vie simple de fermier avec son fils qu'il vient de retrouver. C'est aussi un personnage à la foi fort et vulnérable. Le personnage de Marylin Monroe découvre et finit par être est attirée par cet aspect "force tranquille" alors qu'auparavant sa seule ambition dans la vie, c'était de faire du fric, vite et en profiter.
Le troisième personnage, c'est l'enfant joué par un expérimenté Tommy Rettig : en 1954, il a 13 ans et plus d'une dizaine de films au compteur. Et d'ailleurs, ça se sent car lui aussi a une présence à l'écran. Cet acteur est très connu pas son rôle dans la série TV "Lassie".


Au final, c'est un western assez atypique et magique qui respire une grande fraîcheur, dans lequel on s'y sent très bien entre Robert Mitchum, Marylin Monroe et le jeune Tommy Rettig.


There is a River
Called the River of No Return.
Sometimes it’s peaceful,
And sometimes wild and free.

JeanG55
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le 18 janv. 2022

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