Remake du premier film de la série de Paul Verhoeven sortie en 1987, Robocop 2014 attaque le film par la carte de la modernité et du saut dans le présent.
Dans le Robocop original, une société tentait de vendre ses nouveaux robots de défense, mais les tests n'étaient pas concluants.
Dans ce nouveau Robocop, la donne a changée. Maintenant la société de production des armes de défense est déjà très implantée mais elle ne peut pas vendre ses produits sur le sol Américain, à cause d'une loi qui empêche la présence de forces de l’ordre non-humain.
Cette introduction entre le remake et la projection dans un contexte actuel de guerre au Moyen-Orient est malheureusement la seule ambition scénaristique du film.
Car la suite se délite totalement à l'approche de sa phase main Stream.
Réalisé José Padilha, de nationalité Brésilienne, à qui l'on doit le très récompensé Tropa de Elite en 2007.
Seulement voilà encore une fois, et comme pour 300², ce dernier n'a rien fait si ce n'est une dizaine de projets abandonnés et une suite DTV de son film.
La production de 100M$ confié à un jeune réalisateur novice en cinéma grand spectacle tant à démontrer que ce cinéma-là se sert de prête nom pour laisser carte blanche aux producteurs eux-mêmes, phagocytant de jeune réalisateur absolument pas en mesure d'opposer leur véto.
Le film de Padilha dure environ 20-25 minutes et est déjà imparfait, celui des producteurs reprend le flambeau à l'arrivé de Robocop et dure 100 minutes !
Et que ces 120 minutes sont longues et ennuyeuses !
Le pauvre acteur suédois, Joël Kinnaman, qui tente de se détacher de son rôle de Stephan Holder dans la série The Killing est embarqué dans un rôle d'une stupidité sans nom. Robocop est trainé d'une scène a l'autre sans jeu ni dialogues cohérent.
La "méchante" multinational incarné par Michael Keaton dans le rôle du PDG et Gary Oldman dans celui du scientifique de génie est un autre exemple de l'absence de continuité scénaristique.
Alors que le début est ambigu et nage entre deux eaux, avec la société OmniCorp qui tente de passer outre la loi en la contournant car convaincue des bienfaits de ses robots de sécurité et Gary Oldman qui va les aider afin de réaliser ses projets médicaux sociaux.
On passe d'un coup à un PDG avide et prêt à tuer des civils et un médecin totalement sous influence prêt à refuser toutes ses convictions.
Je n'ai pas encore évoqué aussi le rôle pathétique de Samuel Lee Jackson en présentateur TV d'un show prophétique et fanatique qui revient plusieurs fois dans le film sous forme de monologue.
Surement que le réalisateur a voulu posé ce double discours avec la violence des paroles de Samuel L.Jackson afin de mettre en balance celle de la société et des idées américaines actuelles.
Mais le côté sérieux du film tue dans l'œuf cette idée en rendant ces scènes pathétiques car dénués de sens critiques. Fondé sur le cliché de l'américain moyen va-t’en guerre, la caricature en devient pathétique. Un gros raté, d'autant plus que ce sont les scènes d'ouverture et de clôture du film.
A qui importe la faute, n'empêche pas au film d'être absolument mauvais.
Les scènes d'action sont très basiques, la bande son plate et le scénario totalement anecdotique.
Le casting plutôt fournit ne sert à rien, puisque les dialogues et les scènes relèvent de l'incompétence tant l'ensemble est brouillon et convenu. Sorte d'écriture de "teen-movie" dans la peau d'un film qui se donne des airs de sauveur de la morale et de de la bioéthique, il ravira certainement les 12-15 ans en mal d'aventures et nourrit aux Marvel et Manga; pas les BD !
Non bien sûr, les films et séries de mauvais calibres, toutes plus abrutissantes les unes que les autres.
Pour le spectateur un tant soit peu exigeant, ce Robocop est à éviter absolument.
Si vous souhaitez de la Sci-Fi qui se pose des questions sur la bioéthique il va falloir retourner à Gattaca !
Sur la lancée des très mauvais blockbusters de 2014 !
Comme disait Bertrand Cantat, "J'ai tout vu, je n'ai rien retenu"