Ah, Rocky 5. Le film le plus décrié de la saga. Je comprends parfaitement les arguments de ses détracteurs mais pourtant, j'apprécie ce film. A noter que ce n'est plus Stallone derrière la caméra pour cet opus mais John G. Avildsen de retour après Rocky 1.


Notre étalon italien revient de Russie après avoir gagné contre Drago et, d'emblée, les problèmes commencent. A cause de ses rudes combats, il apprend qu'il ne sera plus en mesure de boxer sans risquer sa vie et il préfère donc se retirer du ring. De plus, à cause de Paulie, le frère d'Adrian, Rocky perd sa fortune et doit vendre tous ses biens durement acquis. Il se retrouve à devoir retourner vivre dans son ancien quartier avec Adrian et son fils, Robert.


Le film traite alors du héros déchu, de ce symbole qui avait accédé au sommet mais qui doit à présent retourner d'où il vient pour une question d'argent. Mais plus qu'un retour aux sources, ce film va surtout narrer la relation conflictuelle entre un père et son fils.


En effet, la relation entre les deux est à couteaux tirés. Rocky n'arrive pas à communiquer avec son fils et il sent qu'il le perd peu à peu. Ce ressenti est d'ailleurs réciproque et Robert commence à mal tourner, n'ayant pas un père présent pour lui. D'autant qu'un boxeur prometteur, nommé Tommy, va débarquer dans la vie de Rocky et ce dernier va choisir de s'occuper de son poulain au détriment de son fils.


Ce film retourne aux sources, on retrouve les quartiers populaires fumants de Philadelphie. Rocky vit là où il s'est forgé, il est chez lui. Et, grâce à son altruisme de toujours, il va tenter de guider Tommy vers une voie qu'il avait emprunté il n'y a pas si longtemps, le menant au sommet. Il est aisé de constater que Rocky se voit en Tommy, hélas plus qu'en Robert, mais la perte récente de tout ce qu'il avait construit peut expliquer qu'une forme de frustration le pousse à recommencer par le biais d'une autre personne. Mais voilà, Tommy sera vite séduit par George Washington Duke et finira par tourner le dos à Rocky.


Ce qui est intéressant avec le personnage de George Washington Duke, c'est son nom. Le premier président des Etats-Unis pour un personnage flambeur et véreux, ce n'est pas anodin. Ainsi, il incarne les vices du pays tels que les perçoit Stallone. Il en devient le véritable antagoniste du film, plus que Tommy qui n'est que son pantin. Et Rocky est resté qui il est, naïf et sincère comme à son habitude. Il n'a pas pu préserver Tommy de ce serpent et d'une certaine façon, il perd ce combat.


Rocky finira par faire face aux deux, non pas sur un ring comme à l'accoutumée mais dans la rue. Il se battra contre un Tommy fraîchement champion du monde qui ne manifeste plus de respect pour son ancien mentor, le trouvant même risible. Mais voilà, l'éducation trop précipitée du jeune boxeur le rendra vulnérable face à un Rocky plus mature et accompli que jamais.


Peut-être que ce parti pris a déçu les fans mais quel meilleur endroit pour se battre pour un homme qui n'a pas oublié d'où il vient. Finalement, c'est aussi un combat contre les corrompus et tous les maux qui empêchent les quartiers populaires de prospérer.


En somme, ce Rocky est bien différent des précédents, notamment dans la forme. Mais le fond reste honorable et dans le propos pour la saga. On revient à ces questions de réussite sociale sur fond de corruption avec une note de paternité, un combat que Rocky ne peut se permettre d'éviter. Il n'est pas le meilleur de la saga mais je ne peux me résigner à dire qu'il est le pire.

Carteetbobine
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le 4 juin 2021

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Carteetbobine

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