Des mineurs sont attaqués dans un chantier près du mont Aso. Des policiers envoyés les chercher sont retrouvés déchiquetés. On identifie les coupables : des Meganulons, des larves de libellules préhistoriques géantes. Un des mineurs est retrouvé amnésique et en état de choc ; il déclare avoir vu un œuf géant éclore dans les mines. Quelque temps plus tard des avions sont détruits par un mystérieux objet volant...
Rodan est le premier film fantastique d’Ishirō Honda tourné en couleur. Nous sommes en 1956 et le genre film de monstres géants est encore pris au sérieux au Japon, bien loin des guignolades à venir.
Rodan n’est pas, comme Godzilla, l’ancêtre du genre, né du péril atomique mais du réchauffement de la Terre, idée assez contemporaine. Son origine vient de la préhistoire et il ne s’agit pas d’un mutant. On peut cependant voir dans le fait que le souffle de ses ailes suffit à détruire une ville une allusion au souffle de la bombe atomique.
J’ai eu la chance de voir le film dans une salle de quartier vers l’âge de 14 ans et cela m’avait fortement impressionné. Le revoir aujourd’hui suppose que l’on a gardé un peu de son âme d’enfant car il est assez difficile d’accepter, par exemple, qu’un dinosaure puisse voler à vitesse supersonique !
Le film reste cependant assez réussi notamment dans sa longue première partie, avant l’arrivée de Rodan, qui se déroule dans une cité minière et en décrit assez précisément les mœurs, de façon assez néo-réaliste tout en se référant au célèbre “Them !” de Gordon Douglas pour les larves géantes qui attaquent les mineurs. De la fin du film se dégage une certaine tristesse et compassion envers les monstres, un thème qui sera repris dans plusieurs films par la suite.
J’ai pu revoir ce film dans la collection “Cinéma de quartier” (Canal+) dans une copie hélas bien fatiguée.