Les bonnes critiques sur Rogue One m’ont rassuré quant à la qualité de ce Star Wars que l’on pourrait qualifier d’épisode 3.5. Pourtant, le démarrage du film m’a clairement inquiété. Pas la scène d’ouverture, qui permet d’entrer dans l’histoire directement. Il faut également avouer que l’apparition de Mads Mikkelsen (toujours excellent) rassurera tout cinéphile. Pourtant, une fois le titre du film passé, l’action devient difficile à suivre. Beaucoup de séquences (à priori) sans lien direct, assez courtes, un enchaînement de nouvelles planètes qui force l’utilisation d’affichages à l’écran pour expliquer au public où il se trouve. Tout cela est assez mal organisé, et assez bordélique, il faut le dire.
Heureusement, passée la première demi-heure du film, toute l’histoire commence à être réellement bien posée, les scènes prennent plus leur temps pour expliquer les différents enjeux. Et à partir de là, le film devient très bon, il faut l’avouer. Car ce Rogue One n’est ni plus ni moins que la fusion de deux genres cinématographiques : la science-fiction ou le space-opera et le film de guerre. Rogue One est véritablement un film de guerre avec une séquence de bataille épique d’une durée importante. Le déroulement de l’histoire est bien construit, cohérent avec l’univers Star Wars, et encore jamais vu dans cette saga. Car une des principales critiques qui était faîte à l’épisode 7 l’année dernière était le côté répétitif de l’histoire, bien trop proche du scénario de l’épisode 4. J’avais personnellement apprécié cet épisode, mais il faut reconnaître que cette remarque était fondée.
Ici, un scénario original, et des nouveaux personnages. Car une des particularités de Rogue One est d’être incarné entièrement par des personnages inconnus dans la saga auparavant. Même si, bien sûr, nous connaissons quelques personnages (le grand Moff Tarkin ou encore Dark Vador). Ces nouveaux protagonistes ont des personnalités intéressantes, et certains sont même tellement réussis qu’on a envie d’en savoir plus sur eux (je pense au personnage de Donnie Yen, par exemple, qui est tout simplement fascinant). Des efforts ont également été réalisés pour créer de nouveaux droïdes et donner à l’alliance rebelle un côté plus sombre (attention, je n’ai pas dit obscure !). On peut aussi noter la faible part de « fan-service » dans ce film, qui préfère se concentrer sur son histoire que de lancer des références aux précédentes. Quant aux acteurs, ils sont bons et correspondent bien à la personnalité de leurs personnages, même ceux qui apparaissent peu, tel Forest Whitaker.
Parlons rapidement des personnages qui étaient connus avant cet épisode. Dark Vador apparaît très peu, mais chacune de ses apparitions est d’une efficacité surprenante. On en vient à regretter ce nombre de scène trop limité. De son côté, le grand Moff Tarkin est impressionnant. En effet, l’acteur étant décédé il y a 22 ans, c’est grâce aux CGI que le personnage est recréé, et ce de manière très réussie.
Du côté de la réalisation, Gareth Edwards a fait un bon travail, et on peut noter des plans sublimes, comme celui où une ombre gigantesque de Dark Vador apparaît derrière un personnage. Car une des grandes réussites de ce film est son visuel. De nouvelles planètes ont été créées pour permettre un univers visuel différent selon les séquences du film. Des nouveautés appréciables, avec des paysages encore peu utilisés dans la saga : planète volcanique, planète pluvieuse et sombre, ou encore la sublime planète paradisiaque qui apparaît sur l’affiche.
Enfin, la preuve ultime que ce film est réussi est l’irrépressible envie de regarder l’épisode 4 de Star Wars (dont l’histoire est la suite directe) après le générique de fin. Un film que je conseille à tous les fans (et les moins fans) de la saga, qui devraient apprécier ce divertissement très réussi. Alors, Rogue One, un nouvel espoir pour la saga Star Wars version Disney ?