Ballade de deux heures dans un musée de plastique à la gloire d'un Star Wars de la fin des années 70. Tout y est fidèlement reproduit : les casques lustrés, les acteurs morts ressuscités en 3D, les combats spatiaux à l'odeur de formica et cette grosse boule disco d'étoile noire qui ne cesse d'être le prétexte à un scénario névrosé depuis des décennies.
La licence Star Wars contemporaine est la parfaite représentation cinématographique d'une culture geek obsédée à l'idée de retrouver le coffre à jouet d'une enfance idéalisée.
La première trilogie avait révolutionné le cinéma par l'exploration d'un univers vaste et d'un imaginaire débridé. La version du début des années 2000 s'est faite méchamment molestées par des spectateurs persuadés d'être les protecteurs d'un vieux doudou du space opéra.
Les suites contemporaines amorcées par Disney ont entendu les gardiens du temple : le Graal n'est pas au fond de la galaxie, mais dans un cahier des charges.
Blanc, brun, gris, noir, sont les couleurs qui rythment le film, monotonie cassée de temps en temps par la verdure de quelques palmiers virevoltants ou par les états d'âme d'un robot sympathique. La créativité et la légèreté sont rapidement rappelé à l'ordre par les consignes de production du saint canon de la guerre des étoiles. Chaque stormtrooper se doit de mourir en hurlant le cri wilhelm et toute porte devra s'ouvrir avec le consentement de la Force.
La licence est devenue un parc d'attraction cadenassé où rien ne rentre ni ne sort hormis ses spectateurs transis prenant le formol pour une source de jouvence.