A boire et à manger dans ce spin off dont l’utilité semblait (et se confirme) toute relative. Il n’y avait de toute façon rien à attendre de Gareth Edwards, petit bricoleur sympa quand il est sans le sou (Monsters), complètement anonyme quand il gagne au loto (Godzilla). Mais réalisateur talentueux ou pas derrière la caméra, on commence à connaître le refrain maintenant : le tendon d’Achille des néo Star Wars c’est définitivement la platitude de ses personnages. Rogue One ne déroge pas à cette triste règle, et si l’on suit les péripéties de Jyn avec un certain intérêt, c’est parce que les effets spéciaux, magnifiques (la destruction de Jehda, la collision des destroyers), les paysages, envoûtants comme dans les épisodes d’antan, et les combats, menés tambour battants, provoquent quelques beaux moments. Mais pour la faire court, on pourrait résumer les ambitions de Rogue One à un plan, le dernier, ravivant une princesse Leia pixellisée : tenter de ressusciter, encore et toujours, une flamme qui est bien morte, celle d’une saga dont le souffle épique a désormais disparu, plutôt que de reconstruire un nouveau mythe sur les cendres de l’ancien. En attendant (en vain ?) ce morceau de bravoure, on se contentera des étincelles de Rogue One, qui valent mille Star Wars: Episode VII.