Ma première confrontation avec le cinéma, pour le moins très insolite, de Quentin Dupieux. Si on devait résumer le film auprès de quelqu'un de non averti, on passerait très facilement pour un cinglé.
Contrairement à beaucoup d'avis disant qu'ils se sont ennuyés à la longue en visionnant ce long-métrage sur ce pneu psychopathe et télépathe tueur en série (la plus étrange suite de mots que j'ai eu à écrire dans une critique !), la vision n'a pas été du tout désagréable pour moi. Reste que je suis d'accord quand il est écrit que l'ensemble y aurait gagné s'il s'était concentré exclusivement sur l'intrigue de ce fichu pneu. Cela aurait donné de la matière pour un excellent court-métrage.
L'autre partie, très méta, n'est pas inintéressante, mais finit par tourner en rond (oups, désolé, jeu de mots pourri accidentel !). Elle n'apporte rien au film, ni une quelconque profondeur, ni une quelconque réflexion ; on sent que c'est artificiel, juste là pour que le tout fasse plus d'une heure, et aussi pour essayer, inutilement, de faire comprendre aux spectateurs (aux vrais !) que le réalisateur sait que l'ensemble est absurde (alors que l'absurdité n'a pas besoin de se justifier et puis on sait que le réalisateur sait qu'il est en train de réaliser un truc absurde !). Bon, d'accord, on va certainement me répliquer que la partie pneu n'est guère mieux pour ce qui est de tourner en rond, d'être artificiel. Eh ben, j'ai envie de répondre par la négative, parce qu'en suivant son parcours criminel, on finit bizarrement par s'attacher à ce gros rond de caoutchouc et à lui donner une personnalité et une profondeur à part entière. On ne peut pas retirer ce petit exploit à cet OFNI total.
Cela suffit à justifier auprès de moi-même le fait que je vais creuser la filmo d'un cinéaste qui ne m'a pas l'air du tout comme les autres.