Comme dans un giallo, les meurtres s'enchaînent un a un, impitoyables. Une bouteille d'eau usée est la première à rendre gorge. Un scorpion écrasé plus tard, le pneu radial et radical utilise une bière comme cobaye pour développer ses pouvoirs psy et faire exploser des têtes comme on sable le champomi.
Au milieu de ce désert scénaristique, dans un décor de western, "Rubber" bouffe à tout les rateliers. Giallo-slasher, donc, mais aussi road-movie express, sorte de "Duel" débarrassé de la carrosserie, le pneu prenant en chasse une nenette bien roulée. Mossieur Oizo se paie même le luxe d'une scène de zombie, lorsque une horde de spectateurs omniscients (l'aspect le plus Spike-Jonze-relou du film) s'attaquent à une pintade.
C'est n'importe quoi, mais c'est du bon n'importe quoi.