C'est que je vais finir par l'aimer, Martin Provost ! Après le traumatisme « Séraphine » (du moins me concernant), voilà que celui-ci signe un second film d'affilée plutôt réussi. Alors c'est vrai que ça reste bien classique formellement, pour ne pas dire assez passe-partout durant certaines scènes, mais le réalisateur est suffisamment sensible et intelligent pour que cela passe, dû à un scénario de belle facture, des dialogues sonnant juste et surtout des personnages dessinés avec talent.
Au-delà des seconds rôles et autres apparitions de « guest-stars » jamais gratuites, il y a à la fois une douceur et une tendresse évidentes à filmer ces deux héroïnes, justement tant elles sont imparfaites, marquées par la vie, parfois difficilement pardonnables (enfin, surtout une) : cela fait tout leur charme, leur humanité, justement parce que leur relation n'est jamais simple, une brève rencontre de deux solitudes où se mêle passé, présent voire futur.
Surtout, et sans surprise, l'œuvre se repose (à raison) sur les deux Catherine, chacune impeccables (allez, avec une légère préférence pour Deneuve). « Sage femme » ne restera pas gravé dans ma mémoire, faute peut-être d'un léger manque d'émotion et à une forme assez banale, mais c'est un bon film que je suis content d'avoir vu : ça n'est pas si courant concernant notre cinéma hexagonal...