L'âpreté de Sans toit ni loi sert son sujet, celui d'une jeune vagabonde mourant de froid une nuit d'hiver (ce n'est pas un spoil, c'est la première scène). Avec un dispositif rappelant le documentaire, avec ces interviews de personnages qui l'ont connue face caméra, et l'interprétation formidable de Sandrine Bonnaire qui nous fait croire sans réserve à son personnage, l'immersion est totale. Nous croiserons également Macha Méril, pleine de bonne volonté mais condescendante, et Yolande Moreau, faussement amicale. Toujours cru, parfois drôle, parfois émouvant, Sans toit ni loi emporte également l'adhésion avec sa bande-son, très réussi.
On verra beaucoup d'interactions différentes entre le personnage de la vagabonde et les autres, pourtant le film, par son attention aux détails et par l'intensité de son interprétation, évite de n'être qu'un portrait à charge de la société, pour simplement faire exister ce personnage, qui ne sera jamais idéalisé. Du cinéma social dans ce qu'il a de meilleur, donc.