Saules aveugles, femme endormie possède sans aucun doute la patte artistique d’Haruki Murakami : des hommes esseulés, des femmes mystérieuses, des êtres fantastiques aussi étrange qu’amusant, des références filmiques et littéraires, et quelques scènes où la sexualité est au cœur des conversations.
Pierre Földes réalise une adaptation très fidèle de l’univers de l’auteur japonais, en mélangeant différentes nouvelles, pour ainsi raconter un besoin de changement. Dès suites du tsunami de 2011, Komura, Kyoko et Katagari partent chacun vivre leurs aventures, entre rencontres aléatoires, errances dans le passé et rêverie démesurée.
Accompagné d'une musique composé par son réalisateur, le film se dote d’une animation aux traits simples, n’hésitant pas à brouiller le dessin de ses figurants, épurant le décor et se concentrant sur les figures parfois grotesque de ses protagonistes. Avec sa narration morcelée, le long-métrage nous montre des tranches de vies irréelles auxquelles on s'accroche tout en se perdant dans une certaine contemplation.