Je reste un brin perplexe face à cette adaptation de Sherlock Holmes signée Guy Ritchie, car autant j'ai beaucoup de points positifs à souligner, autant le film n'est paradoxalement pas parvenu à me captiver réellement durant ses deux heures.


Tout d'abord, "Sherlock Holmes" peut s'appuyer sur un casting éminemment sympathique, qui dépoussière (énergiquement, certes) les héros imaginés par Conan Doyle, sans pour autant trahir l'esprit de l'œuvre littéraire.
De Robert Downey Jr, qui campe un Holmes cabotin et très physique, à Jude Law incarnant un docteur Watson éloigné du personnage de roman mais néanmoins attachant, en passant par la mutine Rachel MacAdams dans la peau d'Irene Adler ou le bourru Eddie Marsan dans le costume de inspecteur Lestrade, la distribution se révèle convaincante.


D'autre part, la réalisation de Guy Ritchie est globalement efficace, avec une reconstitution qui parvient à mêler (relativement) harmonieusement la crasse du Londres victorien avec des CGI spectaculaires. Les puristes ne seront pas à la fête, mais on pouvait craindre bien pire, et force est de reconnaître que le rendu s'avère plutôt agréable, malgré quelques excès inutilement tape à l'oeil.


Cette mise en scène forcément sur-vitaminée (on est quand même chez Guy Ritchie) soulève néanmoins la question de la narration : on peut légitimement regretter de voir Holmes transformé en actioner, au point de reléguer l'enquête proprement dite au second plan, alors que cet aspect est au centre de l'œuvre de Conan Doyle.


Sherlock nous gratifie certes de nombreuses déductions hors-norme (entre idées brillantes et inspirations improbables, sur une gamme qui va du fulgurant à l'insignifiant), mais le procédé paraît souvent artificiel ; on aurait préféré un scénario bien ficelé qui tienne véritablement la route, plutôt que cette enquête alambiquée et décousue (sans être foncièrement foirée).


J'imagine que ma relative déception vient de ce traitement trop proche du blockbuster et du film de super-héros, car ce premier volet de Sherlock Holmes possède par ailleurs de nombreux atouts, à commencer par un véritable capital sympathie : espérons que Guy Ritchie rectifie le tir en travaillant davantage son script en vue de la suite à venir, intitulée "A game of shadows".

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le 6 déc. 2016

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Val_Cancun

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