Un peu échaudé par l'expérience un peu décevante que fût la vision des deux précédents films du cinéastes québécois Denis Villeneuve, c'est surtout le sujet traité qui m'a attiré à voir ce Sicario.


Là où je m'attendais à voir un déluge d'images chocs narrant les méfaits de ces "prestigieux" cartels du Sinaloa, c'est sur un tout autre terrain que cette expérience m'a personnellement conquis. D'un point de vue graphique, Villeneuve parvient à faire oublier la faiblesse de son scénario.
Le long plan séquence de l'arrivée dans Ciudad Juarez est filmé avec une grande maîtrise. Un cadrage très pointu de tout premier ordre fait basculé ce film dans une dimension très altruiste, éculée et quasi mystique. Les partis-pris esthétiques prennent le pas sur l'intrigue elle-même.
Côté script, on comprend très vite que l'intrigue ne sera pas d'un grand intérêt.


Quant au casting, mis à part un grand Benicio Del Toro, naturellement charismatique et un Josh Brolin de circonstance, il n'a pas son pareil pour apparaître dans un casting...le reste de la distribution est disons plus anecdotique.


Comme souvent avec ce cinéaste vraiment doué pour distiller une ambiance et possédant un vrai sens du cadre, la conclusion reste toujours à peu près la même, on en attendait plus... c'est un peu une montagne qui accouche d'une souris... faute probablement à un manque de consistance narrative. Le sujet pouvait pourtant donné matière à un développement plus échevelé.


Au final, ce Sicario, dont le titre n'est pas vraiment approprié demeure un bon film de commande assez efficace dans son traitement avec une touche esthétique indéniablement au-dessus de la moyenne.

philippequevillart
6

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le 5 janv. 2016

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