Western où la deuxième mule de Soeur Sara est Clint le macho

Quand le générique commence avec la silhouette, reconnaissable de loin dans le couchant, de Clint Eastwood  sur une monture qui se dandine  et traîne derrière elle un cheval de bât, la musique sautillante et ironique de Ennio Morricone vous invite à vous caler dans votre siège pour rire un peu. Son duo avec Shirley McLaine sera en effet sympathique et hilarant dans une suite de péripéties plutôt lentes mais ponctuées chacune d'un petit climax d'action parodique. L'histoire est de Budd Boetticher et le scenario de Albert Matz, ancien de la liste noire, et tous deux se moquent de l'armée française et impérialiste au Mexique, tandis que la pseudo nonne juariste est une prostituée qui finit par séduire l'homme sans nom de "Pour une poignee de dollars". C'est un tireur émérite comme il se doit, âpre au gain plutôt qu'à l'engagement dans un camp, mais il garde un fonds de morale humaniste. La partie la plus soporifique est paradoxalement l'attaque finale du fort militaire, morceau classique où la dynamite explose de maniere repetitive. Le film vaut la peine pour la malicieuse Sister Sara et ses deux mules, l'une qui la porte sur son dos et l'autre qui est Clint le macho que tour à tour elle manipule et elle séduit.