Je ne doute pas de la sincérité d'Audrey Dana dans sa démarche de vouloir réaliser un film sur les femmes par les femmes, d'autant que tout n'est pas à jeter. Les récits entre les différents personnages se rejoignent plutôt bien, la pléiade de comédiennes est impressionnante de talent comme de beauté (Géraldine Nakache, Marina Hands, Alice Belaïdi, Audrey Fleurot et même la grande Isabelle Adjani, pour ne citer qu'elles!), certaines ayant même droit à des numéros assez osées.
Malheureusement, la comédie a un défaut que je trouve rédhibitoire : la lourdeur. Dana a la fâcheuse tendance à confondre audace et vulgarité, ce qui fait forcément désordre. C'en est presque gênant parfois, une scène sympa étant contrebalancée par deux autres sans réel intérêt, certaines actrices étant vraiment sacrifiées au point de plus encombrer le récit qu'autre chose (Sylvie Testud en tête). Autre problème : rendre hommage aux femmes tout en mettant en exergue leurs défauts et leurs excès, très bien ! Mais de là à en réduire certaines à des hystériques et la plupart à des obsédées sexuelles, c'est assez limite.
J'ai l'impression que « Sous les jupes des filles » va de travers : ses intentions sont bonnes, son traitement à côté de la plaque. Alors de temps en temps ça fonctionne : on voit où la belle brune veut en venir et ça peut être drôle. Encore aurait-il fallu un regard nettement plus subtil et beaucoup plus varié sur la femme aujourd'hui, la liberté de cette dernière ne devant pas se limiter à celle d'une libido sur pattes ayant un gros faible pour le langage ordurier (OK, je caricature un peu, mais sincèrement pas tant que ça!). Bref, un projet bien sympa qui ne débouche pas sur grand-chose : on a, hélas, un peu l'habitude avec le cinéma français.