Il faut prendre "Sous les jupes des filles" pour ce qu'il est, à savoir une petite comédie potache et caricaturale au féminin, et ne pas y chercher je ne sais quel regard sur la Femme moderne.
Audrey Dana n'a pas cherché à réaliser une œuvre féministe, juste à filmer une bande de filles, d'autant que la réalisatrice ne se montre pas tendre avec ses héroïnes, affligées d'innombrables faiblesses et contradictions.
Beaucoup ont reproché au film d'être outrageusement centré sur le sexe, ce qui dégraderait l'image de la femme. En effet, la réalisatrice a choisi ce parti-pris (avec notamment l'incidence récurrente des règles sur le comportement des personnages), qui lui permet de croquer nombre de situations scabreuses et décalées, à l'origine de gags parfois savoureux, parfois vulgaires ou simplement ratés.
Pour son premier long-métrage, Dana est parvenu à réunir une sacrée galerie de comédiennes, qui prennent un plaisir évident à se lâcher, même si le résultat à l'écran se révèle très inégal.
Mention particulière aux deux rivales Marina Hands et Audrey Dana herself, désopilantes autour du pauvre Alex Lutz, qui paie cher sa lâcheté si masculine.
En revanche, le jeu emprunté de Géraldine Nakache, Guillaume Gouix ou encore Laetitia Casta (entre autres) fait parfois peine à voir, et laisse dubitatif quant aux aptitudes de la jeune réalisatrice à diriger les autres.
Décomplexé mais laborieux, voire embarrassant par moment, "Sous les jupes des filles" n'est clairement pas la comédie de l'année, et risque même d'en agacer plus d'un ; mais cette pantalonnade chorale au féminin pourra tout de même offrir un petit moment de détente, à condition que l'humeur s'y prête.