S'il s'agissait seulement de partir du bon vieux principe du simple film de courses, prétexte à de multiples giclées d'adrénaline, où aurait-été le problème ?! Mais « simple » ne semble plus vraiment faire partie du vocable des frères Wachowski puisqu'ils ont estimé indispensable de plonger le tout dans un gros marasme épileptique de guimauve fluo dont le but avoué apparaît bien être l'overdose. Même s'il est bien évidemment assumé, moi j'ai eu du mal à comprendre cette surenchère de ringardise et ce mauvais goût surappuyé. Aux décors Lego criards s'ajoutent en plus des musiques très « tabadaboum-tsoin-tsoin », des partitions d'acteurs surjouées, des situations stéréotypés ...et un chimpanzé domestique comme on en voyait au temps des pubs Homo-Micro ! « Oula ! Muy crapoto le dernier Wacho ! » En un mot c'est infâme. Même les moments de courses – somme toute les véritables attractions de ce film - sont finalement irregardables tant elles ressemblent à des stroboscopes de couleurs disco en image de synthèse. Après tout ça, si vous résistez à ce déluge de mauvais goût, si vous n'avez pas dû quitter la salle en raison d'un décollement de rétine, vous pourrez toujours vous laisser surprendre par un léger frémissement sur le final. Non pas qu'il soit évident d'y voir ou d'y comprendre grand-chose, mais disons plutôt qu'on peut commencer à deviner dans quel délire épileptique ces cher Wachowsky aurait voulu nous conduire. Bref, entre la vaste foutaise qui vaut 1/10 et le beau gâchis qui peut valoir quelques étoiles supplémentaires, il est difficile de trancher. Mais, une chose est sure : voilà un "Speed Racer" qui passe bien à côté de son sujet et qui, me concernant, a failli dans sa mission consistant à me faire passer ne serait-ce qu'une bonne soirée.