Sorti un an avant ‘Avatar’ de James Cameron, ‘Speed Racer’ aurait tout autant mérité d’être qualifié de « révolution numérique » au moment de sa sortie. C’est bien simple : malgré un kitsch tape-à-l’œil assumé, les frères Wachowski ont prouvé avec une technicité prodigieuse qu’il est désormais possible de réaliser un film uniquement sur fond vert.
Les trajectoires folles des bolides rappellent les meilleurs moments de l’anime ‘Red Line’, les péripéties sur les circuits s’inspirent allègrement de Mario Kart et F-Zero, on frise le décollement de rétine à chaque explosion de couleurs, les décors pharaoniques sont tous droit tirés de la démesure de Las Vegas et les transitions par translations cheap de personnages ne laissent aucune occasion au récit de perdre son train d’enfer. Il ne faut pas chercher beaucoup plus loin l’intérêt de cette aventure automobile destinée à nous en mettre pleins les yeux.
Encore que le scénario surpasse largement le commun des blockbusters actuels : certes le récit est cousu de fil blanc mais les réalisateurs font preuve d’une narration virtuose, notamment en introduction lors des courses croisées de Speed et Rex. On appréciera également différents retournements de situations (les révélations sur l’envers des courses automobiles, la trahison des Togokahn, la chirurgie esthétique de Rex) qui ne manquent pas de divertir un spectateur déjà hypnotisé par le spectacle visuel.
Il en ira de même pour le casting. Emile Hirsch et John Goodman, pourtant habitués aux productions indépendantes incarnent ici des personnages aussi niais et décalés (rien que les prénoms dans la famille Racer sont ubuesques) que le duo idiot formé par Spritle et Chim Chim. Et pourtant, on se surprend à passer un bon moment en compagnie de ces personnages de sitcom.
La révolution numérique bling bling.