Tag est un film décalé qui interroge de manière fantaisiste la condition de la femme. A coup de plans-culottes et de scènes gores, ce film d'apparence légère, soulève des interrogations profondes sur l'identité et la place de la femme dans la société japonaise. Personnage de manga, bête à concours ou brave épouse, l'avenir de Mitsuko n'offre pas d'option satisfaisante, à moins qu'elle ne se décide à renverser le cours de sa vie, à l'aide d'Izumi, son amie et son double. La prise de pouvoir est progressive, l'héroïne est initiée à l'art du combat et elle doit déjouer les pièges tendus par le destin. Pour sortir du labyrinthe infernal de la vie, elle doit suivre le fil rouge qui lui permettra de comprendre qu'elle est manipulée depuis toujours par les hommes. Les rares personnages masculins présents dans le film ne sont pas épargnés : mis en scène de manière grotesque ou privés d'identité par le recours au masque, ils ne parviennent pas à contrôler les femmes. Leur virilité est factice et on leur refuse le sexe, le mariage et le pouvoir. Les femmes sont fortes, ce sont elles qui se battent, distillent de la poésie et de la pensée dans un univers où tout est relatif. Au travers de la triple identité de Mitsuko, le film dévoile un message pessimiste sur les options qui s'offrent à la femme japonaise. Pour se sauver de la manipulation dont elle est victime, l'héroïne n'a d'autre issue que de pratiquer le rituel du seppuku qui pourra la délivrer de l'emprise dont elle est victime. Filmé de manière très poétique, Tag remet en question notre rapport à la réalité et invite à réfléchir sur l'absurdité de la vie.