James Cameron ne cesse de revisiter Terminator 2, avec des versions director's cut ou 3D. On ne manquera pas de trouver ça bien dommage, mais c'est un effet sans doute de la mégalomanie de certains cinéastes qu'ils n'ont de cesse d"enjoliver" leurs œuvres. Le cas de Georges Lucas est bien connu, qui massacre son iconique Star Wars, et dernièrement on peut ajouter Wong Kar-Waï qui défigure complètement ses films.
Bref, dans toutes ces versions de Terminator 2, je préfère encore parler de la version cinéma, n'ayant rien vu, bien au contraire, qui justifie de la remplacer par une autre.
Nous avions vu avec le premier opus de la saga que le manque de budget avait forcé Cameron à une approche sobre, très sombre. Ici, ce qu'on remarque en premier lieu, c'est que le néon s'est emparé du film. Par rapport à la première version, on notera que les gros effets remplacent le développement des personnages secondaires. C'est un peu dommage, mais il faut bien le dire, ça a souvent de la gueule.
L'intrigue s'inscrit parfaitement dans la lignée du premier, d'ailleurs le bandeau d'ouverture nous le dit bien. Une redite inutile? Pas vraiment, car le film, sous ses gros sabots, s'avère bien plus malin que prévu. En premier lieu, il reste tout à fait crédible par rapport au premier volet, et déjà c'est un très bon point. Mais surtout, il prend le contrepied du premier dans le développement du personnage du Terminator. Dans le premier, nous voyions Schwarzy devenir un peu plus machine à chaque instant, jusqu'au final où, dépouillé tout à fait de son enveloppe humaine, le Terminator n'était plus qu'un robot effrayant.
Ici c'est l'inverse, d'entrée de jeu le Terminator est réduit à sa condition de machine : cela passe par les dizaines de balles dont il se fait truffer et qui restent sans effet, et bien sûr par sa vision, avec les statistiques qui s'affichent, ainsi que par son manque d'expression et sa diction. Tout le scénario, à contrario du premier, va donc conduire à l'humaniser peu à peu. C'est l'apprentissage de la valeur de la vie, de la camaraderie, ce que c'est que sourire, pleurer. Et tant pis si la noirceur du premier dérive dans quelque chose de plus mièvre, puisque dès lors cela fait sens. Ainsi de la conclusion de Sarah Connor, et du fait que dans la dernière scène, le Terminator soit cadré de son profil qui reste humain d'apparence. Alors son geste final, qui aurait pu n'être qu'une sensiblerie pénible, est justifié car tout le scénario y tend.
Ainsi Terminator 2 aura fait de ses défauts des qualités. On lui pardonnera dès lors aisément ses quelques faiblesses.
Voilà à tous hasards, pour celles et ceux qui auraient apprécié cette critique, celle du premier volet :
https://www.senscritique.com/film/terminator/critique/308664217