The Dark Angel
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le 2 mars 2022
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Le voilà enfin, lui qui était tant attendu, tant espéré. Le retour du chevalier noir au cinéma. Depuis The Dark Knight Rises (2012), jamais un long-métrage n’a été exclusivement consacré au personnage de Batman. C’est enfin chose faite, pour le plus grand bonheur du monde entier, avec the Batman.
The Batman constitue le neuvième film centré sur le personnage de Batman, créé par Bob Kane et Bill Finger en 1939, le premier long-métrage Batman étant quant à lui sorti en 1966. Matt Reeves est un réalisateur, producteur et scénariste américain, connu pour avoir réalisé les deux derniers films de la trilogie La Planète des singes, deux films salués par la critique et en réussite au box-office.
Après Adam West, Michael Keaton, Val Kilmer, George Clooney, Christian Bale et Ben Affleck, c’est bien Robert Pattinson qui reprend le rôle de Batman. Comme pour chaque annonce du nouvel acteur du justicier masqué, ce choix a fait beaucoup de bruit, et un certain scepticisme se détachait quant à la pertinence du choix de Pattinson. Celui-ci était en effet rattaché à des rôles assez éloignés de celui de Batman, tels que Edward Cullen dans les films Twilight, ou Cedric Diggory dans Harry Potter et la Coupe de feu (2005). Cependant, depuis sa performance dans Good Time (2017), Robert Pattinson a pu démontrer sa polyvalence et son incontestable grand talent d’acteur avec des films comme The Lighthouse (2019), Tenet (2020) ou Le Diable, tout le temps (2020). Les personnes les plus avisées n’avaient donc pas de soucis à se faire concernant Robert Pattinson dans The Batman, et les premières images diffusées dans les différentes bandes-annonces ne pouvaient que rassurer les autres.
Le casting de The Batman est absolument royal. Aux côtés de Robert Pattinson, pour interpréter le personnage de Catwoman, on retrouve Zoë Kravitz. Le vilain principal du film, The Riddler ou Sphinx, est interprété par Paul Dano. Les deux autres vilains sont quant à eux joués par Colin Farrell, particulièrement transformé pour le film, et John Turturro. Pour les deux rôles iconiques des films Batman que sont le majordome Alfred et le lieutenant Gordon, on retrouve respectivement Andy Serkis et Jeffrey Wright. Déjà le casting de l’année ?
The Batman a fait beaucoup parler, avant et surtout après sa sortie. Acclamé par la critique et en plein succès commercial, qu’ai-je à rajouter ? Je m’efforcerai par cette critique de mettre des mots sur un film qui constitue pour moi un véritable chef d’œuvre, et qui m’a procuré des émotions si fortes que The Batman restera sûrement pour moi l’un des films de l’année.
Pour commencer, The Batman se distingue brillamment par son travail scénaristique. Parler de The Batman comme un film de « super-héros » ne peut qu’être profondément réducteur, tant le film s’apparente à la fois à un film policier et à un thriller. Le spectateur assiste à l’évolution d’une enquête policière, que Batman mène d’ailleurs aux côtés du lieutenant Gordon, son allié de la police. The Batman est tellement prenant, tellement addictif du début à la fin, que les trois heures du film passent à une vitesse folle. Les rebondissements du film sont toujours inattendus, et le spectateur nage dans le flou avec Batman, se demandant où The Riddler va l’emmener, car c’est bien lui qui mène la danse. Toute cette histoire, qui redouble de surprises, s’énonce avec une noirceur absolue, et systématique. Le travail de Matt Reeves sur le scénario et sur l’univers qu’il cherche à bâtir à partir de ce premier film se matérialise par des personnages à l’âme torturée, Bruce Wayne en tête de film. Celui-ci est en quête de sens et de rédemption, et le fait qu’il soit encore à ses débuts sous le costume de l’homme chauve-souris renforce la complexité et les défaillances encore grandes du personnage, lui qui est encore hanté par la mort de ses parents, et qui cède malgré lui à des crises de colère qu’il ne parvient pas à maîtriser. Difficile alors, en tant que spectateur, de ne pas s’identifier à un tel personnage, de ne pas vivre les événements tragiques qu’il traverse avec lui, et de ne pas vouloir sa vengeance et sa rédemption. Difficile, voire même impossible.
Impossible, parce que Batman lutte pour sa propre ville, pour le monde, malgré sa noirceur infinie. Il lutte, à sa manière et avec ses défauts, avec espoir et sans relâche. Il veut faire le bien. On comprend finalement rapidement que Gotham n’est autre qu’une caricature poussée à l’extrême (vraiment ?) du monde contemporain, un monde lui aussi bien noir. Batman en deviendrait lui une métaphore de la jeunesse, qui comme lui tâtonne dans le noir pour trouver le bout du tunnel, accrochée aux quelques lueurs d’espoir qu’il lui reste et qui menacent de s’éteindre à chaque seconde ? Le lien entre les films The Batman et Joker n’en reste pas moins clair, tant Gotham est toujours peinte avec le même pessimisme.
Ce qui me fait maintenant dire que The Batman est un chef d’œuvre total, est la cohérence absolument parfaite entre l’aspect scénaristique du film, et l’aspect esthétique du film. Visuellement, The Batman est sublime, et l’obscurité qui teinte les images du début à la fin fait écho à celle du scénario. Il n’y pas un plan dans ce film que je n’ai pas trouvé beau, et il y en a surtout plusieurs que j’ai trouvé magnifiques. La direction artistique et la photographie du film sont par ailleurs sublimées par les performances grandioses des acteurs et actrices de The Batman, et en particulier évidemment par celle de Robert Pattinson, qui non seulement ne déçoit pas, mais surtout bluffe en retour par sa justesse. Batman retrouve avec Robert Pattinson ce qu’il avait selon moi perdu avec Ben Affleck, son charisme, sa grâce et surtout son mystère. L’introspection dans laquelle le personnage est plongée se retrouve dans les traits adoptés par Robert Pattinson, elle fait partie de lui. Les autres performances redoublent elles aussi de pertinence, mentions spéciales pour Colin Farrell et surtout pour Paul Dano, terrifiant à souhait.
Pour terminer, je dirai que The Batman n’aurait pas pu plus convaincre, mais qu’en plus de cela il donne une envie folle de voir la suite des aventures de Batman version Robert Pattinson, de même que l’évolution de Gotham selon Matt Reeves. Que demander de plus ?
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Créée
le 27 mars 2022
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