I love the Dude. Non plus intelligemment, les frères Coen voulaient faire un film en hommage aux histoires labyrinthes de M. Raymond Chandler et aux films noirs qui en sont inspirés (genre classique que j'affectionne tout particulièrement) dont l'exemple le plus célèbre est "Le grand sommeil" de Howard Hawks, encore lui. J'avoue ne pas avoir trop réussi à complétement apprécier ces films impossibles au départ, mais j'ai vite changé d'avis, une fois que l'on joue le jeu et que l'on accepte de s'y perdre, c'est un si séduisant labyrinthe ! Surtout, ne pas essayer de comprendre qui est qui, fait quoi, pourquoi. S'y perdre, se laisser faire, regarder chaque scène pour elle, pas pour l'intrigue. Chez 'Lebowski', on s'y perd un peu moins, quoique l'ensemble a une cohérence douteuse, et que chaque scène est bien plus qu'une partie d'un tout, mais se tient très bien toute seule. On peut les lire ensemble et séparément. Et puis, the dude, merveilleux looser américain presque aussi drôle que son adorable gros acolyte Walter. Ces deux là on les aime. Petites scènes de rêve pour rappeler que c'est un film des frères Coen, si grands cinéastes qui donnent tant de style à la superbe Sun belt qu'ils affectionnent tant, scènes comiques, toujours décalées, l'enjeu dérisoire qu'est le tapis, la beauté d'un film qui se moque de nous, une mise en scène si travaillé pour un enjeu ridicule, encore, la partie de bowling, instantanément classique, ce film (un peu comme Tarantino, mais le meilleur Tarantino) revisite le cinéma américain, un peu parodique comme un western spaghetti (qui n'a rien d'italien). La présentation est soignée, on conserve le mythe, on l'adore.