The Bikeriders
6.6
The Bikeriders

Film de Jeff Nichols (2024)

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Pas de quoi casser trois pneus à un motard

Le film de motards est un genre à lui tout seul, un exercice de style qui ne compte que quelques pépites comme L’Equipée sauvage ou Easy Rider. Dans la plupart des films d’action la moto n’est qu’un accessoire au service du héros. Dans un film de motards la motocyclette est au cœur du scénario, sans elle le film n’existe pas. Jeff Nichols se trouve donc confronté à un problème majeur : faire un film « classique » avec des motos en arrière-plan ou faire un film de motards tout court.

Ma déception vient de la non-résolution de ce problème, The Bikeriders est une histoire d’amitié et d’amour, certes intéressante, où la moto est seulement un moyen de transport et de frime (surtout de frime), l’engin est utilisé comme la voiture dans American Graffiti de Georges Lucas : le truc pour rouler des mécaniques et draguer les filles.

L’imagerie vintage du gars en cuir, le gros rebelle, qui fait vrombir le monstre a fait long feu. Tom Hardy est un grand acteur mais il lui manque du kilométrage pour faire oublier Marlon Brando. Austin Butler prend des poses qui frisent le ridicule, le réalisateur fait carrément des arrêts sur image sur sa gueule d’ange maculée de cambouis ou de sang, ça en devient gênant au bout d’un quart d’heure, on dirait une pub pour un parfum. A la quatorzième cigarette, Butler dit un mot du style « ça va toi ? » à Jodie Comer qui essaie, sans succès, de la jouer fille du peuple un brin vulgaire. Un rôle féminin pour une Faye Dunaway ou une Michelle Pfeiffer, oui d’accord, des actrices qui savent se salir, mais pas pour la mignonne Jodie Comer toute proprette sur elle.

Le scénario ne casse pas trois pneus à un motard, c’est viril sans plus, avec le minimum syndical niveau bagarre, trois coups de poing et puis s’en vont, on se demande pourquoi ces mecs en cuir font peur à tout le monde. Un Lee Marvin à son apogée aurait bien foutu les jetons à toute la contrée mais là on est plus chez les Bisounours que chez Liberty Valance. Décidément mon casting personnel date un brin, serait-on en panne d’actrices et d’acteurs charismatiques ? La question est posée.

La mise en scène est tellement inspirée, pour ne pas écrire copiée, sur Les Affranchis de Scorsese que, là aussi, j’ai été un peu gêné je dois l’avouer.

Pour résumé, The Bikeriders est un film qui m’a déçu, je m’attendais à beaucoup mieux.

Créée

le 8 juil. 2024

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