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Enthousiasme mesuré, mais enthousiasme.

Déroutant pour plusieurs raisons. Les personnages, d'abord, une famille assez pathétique, anti-héros de base, plongés dans la tourmente où bien sûr ils se révèlent, héroïques ; voire trop. Pour le moment c'est classique, mais même ce relatif poncif est amené avec finesse. Car la seconde qui suit la révélation, le membre de la famille qui venait de se révéler comme un grand courageux redevient une fiente. Un autre prend sa place. Un seul personnage ne saurait tenir la distance tout le long du film face au monstre. Ils ne savent pas être simultanément des héros. Seule la plus jeune, Hyun-Seo, bien que traitée à la même enseigne pour ce qui est de l'héroïsme, n'est par contre jamais pathétique, contrairement au reste de ses proches.

Bon, l'histoire, c'est du formol dans une rivière, hop, et six ans plus tard se pointe un monstre mutant qui mangerait bien quelques gambettes de Coréens. Première scène de panique vraiment excellente, sans avoir besoin d'être grandiloquente (genre: aaaaaaah mon dieu John, New York est en flammes en image de synthèses ! aaaaaaaah mon dieu Cindy New York est en ruines en images de synthèse! aaaaaaah mon dieu Jimmy, New York est submergée par un raz-de-marée atomico-climatique!).

Mais revenons à nos scènes de paniques dans lesquelles les gens ne sont pas qu'une foule innocente terrifiée, mais bien une sacrée bande de crétins, comme seule une foule paniquée sait être violemment bête. La bête, jolie, apparaît tôt dans le film, fait son boulot de prédatrice, sans être maléfique, sans qu'on la plombe de jugements moraux. Elle, elle est là pour se nourrir et c'est tout, et c'est bien exprimé. Même si on la voit beaucoup et très tôt dans l'histoire, elle est surtout une toile de fond pour les démêlées de la famille phare du film. Une famille dont le fils attardé tient un snack minable avec le père, dont la fille est capturée par le putain de streumon, un frère alcoolique MAIS diplômé et méprisant, une sœur championne de tir à l'arc, et qui méprise un peu à tout va aussi.

Sympa, le réalisateur nous envoie avec un coup de coude entendu dans les côtes sur tout un tas de fausses pistes et brode un max sur une histoire de virus lié au monstre, sur « l'agent jaune », un décontaminant américain qui va être utilisé dans des conditions très troubles, sans jamais les résoudre ou en donner la chute, et sans que ce soit frustrant, ce qui est un exploit. Bien sûr, les héros vont nager dans ces histoires comme moi en slip sur la banquise sans brosse à dents (pour les fans de Steven Seagal). Bref, on se fait bien mener en bateau, et c'est cool.

Vieux mélange de genres, on passe de la mort du père, dramatique bien comme il faut, à des scènes incongrues et délirantes, des faces ahuries dignes des plus mauvaises comédies asiatiques. Un film à voir !
dadujones
8
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le 24 juin 2010

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dadujones

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