The King's Man - Première Mission par Spectateur-Lambda

Dans le paysage cinématographique contemporain l'existence d'une franchise originale qui ne soit ni issue d'un univers existant déjà dans une autre forme artistique, ni une exploitation rincée d'une saga qui n'en finit pas de mourir sauf aux yeux de financiers vénaux est si rare que rien que pour cela les films "kingsman" méritent notre attention.


Si j'avais plutôt été séduit par le premier volet, le deuxième m'avait laissé une impression d'inachevé, j'abordais donc ce préquel avec un mélange d'excitation et de méfiance.


Empruntant à la culture "pulp" le film n'hésite pas à pousser le bouchon très loin et à ainsi offrir à ses spectateurs un spectacle uniquement fondé sur l'idée noble du divertissement sans oublier l'impérieuse nécessité d'associer cette notion à un artisanat de production de qualité. Un point de vue qui fait hélas cruellement défaut à une trop grande majorité des blockbusters modernes. Ici que l'on se place sous l'angle du formel, mise en scène, qualité du montage, utilisation et rendus des effets spéciaux, ou sous celui de la construction narrative ou développements des personnages ou scénaristique l'œuvre y répond avec une notable réussite.


Narrant les origines et les faits qui ont conduit à la création de cette agence privée de renseignements, le scénario mêle avec brio quelques éléments basés sur des faits historiques à partir desquels seront développés et intégrés des éléments purement fictionnels qui formeront la trame générale du film. Ces éléments purement fictionnels offrent de par l'éblouissant spectacle qu'ils proposent un film tout à la fois divertissant et intelligent, un film qui en tout cas ne prend pas son spectateur pour un débile tout juste apte à ingérer jusqu'à l'indigestion de navrants spectacles mal torchés, pas finis ou surfant sur la nostalgie ; bien au contraire il réussi à intégrer et le divertissement et le qualitatif et rien que pour cela la proposition est à saluer.


Je laisse à chacun d'entre vous le soin d'aller découvrir par vous mêmes quels artifices de scénarios et quels succincts éléments factuels ont été utilisés pour développer cette fantaisie, car je pense que la surprise et l'étonnement liés à leur découverte concourront à votre appréciation du film, tout juste vous inciterez à tenter l'expérience de ce dernier avec un dernier point qui concernera les prestations des acteurs.


Qu'il s'agisse des principaux personnages ou des seconds rôles, tous sont servis à la fois par une caractérisation, une trame narrative précise et par des incarnations de belles factures, j'ai particulièrement aimé la proposition de Rhys IFANS en un Raspoutine à la fois inquiétant et granguignolesque.


D'abord séduit par le premier volet de cette saga, puis circonspect quant à sa suite, je sors de ce "Kingsman première mission" réconcilié, séduit et impatient de découvrir la suite.


Un cinéma populaire, divertissant, simple et ne voulant pas s'inscrire dans une geste plus intellectuelle que son propos de départ mais servi par un artisanat de cinéma qui n'est hélas plus la norme aujourd'hui.

Créée

le 12 janv. 2023

Critique lue 14 fois

Critique lue 14 fois

D'autres avis sur The King's Man - Première Mission

The King's Man - Première Mission
Plume231
1

Passé décomposé !

Un préquel aux Kingsman, d'accord, je prends. Si cela peut laisser le temps à Matthew Vaughn de rattraper la cata du deuxième volet (non, une grande méchante ne faisant que péter les plombs toutes...

le 29 déc. 2021

60 j'aime

9

The King's Man - Première Mission
SimplySmackkk
7

Kingsman : Le Commencement, retour heureux

En 2015, adaptant le comic-book de Mark Millar, Matthew Vaughn signe avec le premier KingsMan: Services secrets une belle réussite, mêlant une certaine élégance anglaise infusée dans un film aux...

le 30 déc. 2021

39 j'aime

12

The King's Man - Première Mission
lhomme-grenouille
5

The King’s man : première (dé)mission

En cette fin d’année 2021 où les mots « franchises », « remake », « reboot » ou autre « prequel » sont rentrés dans le langage courant du blockbuster hollywoodien, j’avoue qu’ils étaient devenus de...

le 1 janv. 2022

27 j'aime

9

Du même critique

As Bestas
Spectateur-Lambda
8

Critique de As Bestas par Spectateur-Lambda

Rodrigo SOROGOYEN m'avait déjà fortement impressionné avec ses deux premiers longs métrages Que Dios nos perdone (2016) et El Reino (2017) et les échos que j'ai eu du précédent sorti avant celui-ci...

le 2 mai 2023

8 j'aime

2

La Mouche
Spectateur-Lambda
8

Critique de La Mouche par Spectateur-Lambda

Retrouver la société de production de Mel BROOKS au générique de ce film n'est pas si étonnant quand on se souvient que le roi de la parodie américain avait déjà produit Elephant Man (1980).Un autre...

le 3 oct. 2022

7 j'aime

4

Le Règne animal
Spectateur-Lambda
8

Critique de Le Règne animal par Spectateur-Lambda

C'est compliqué le cinéma de genre en France ! C'est compliqué parce que l'industrie rechigne à financer ce cinéma. C'est compliqué parce qu'il souffre, à tort, de la comparaison avec les mastodontes...

le 9 oct. 2023

5 j'aime