Si l'on excepte la parenthèse d' « Arthur 3 : La Guerre des Deux Mondes », aussi peu intéressant que les deux précédents volets, on se dit que Luc Besson est sur la bonne voie. Après des « Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec » bien agréables, voilà que l'ami Luc s'attache à un ambitieux biopic, celui de la vénérable Aung San Suu Kyi. Et force est de reconnaître que le réalisateur de « Nikita » s'est effacé devant son projet : le résultat est très classique, sans faute de goût, nous présentant avec fidélité les différents événements à laquelle celle-ci a participé, de sa candidature à la présidence birmane à sa libération de prison. Alors je sais bien que certains trouveront cela fade, sans personnalité, mais je pense qu'au contraire une mise en scène lourdaude et appuyée aurait plus desservi le film qu'autre chose. Ce qui n'empêche pourtant pas Besson de réussir quelques beaux moments : on s'étonne même de la sensibilité avec laquelle celui-ci traite la relation entre l'héroïne birmane et son mari, tous deux magnifiquement interprétés par Michelle Yeoh et David Thewlis. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer... Après, « The Lady » n'est certes pas ce que l'on peut appeler une œuvre importante et souffre de quelques défauts (musique appuyée, quelques caricatures), d'autant que ce classicisme à tout épreuve est par moments un peu pesant, mais qu'importe. Cet hommage à l'une des grandes figures du XXème siècle était essentielle, Luc Besson l'a fait, avec quelques maladresses, mais surtout beaucoup de cœur et un certain talent « classique » : de quoi s'en tirer avec les honneurs.